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mercredi 13 mars 2013

Un chemin de 1000 lieues finit par un pas.

Cher lecteur, chère lectrice.

On dirait bien que je n'ai plus grand chose à te raconter ici.
Je pourrais me répandre ici sur la grande évolution, le chemin parcouru, les histoires racontées...
Il m'apparaît qu'il est temps de conclure ce blog (comme me le signalais une fidèle lectrice récemment,  en m'engueulant doucement parce que je n'avais pas posté depuis janvier).
J'ai du me rendre à l'évidence, voilà, c'est fini, c'est le début d'autre chose ailleurs, déjà -déjà?
(C'est bien la première fois fois que j'assiste à la conclusion d'un blog par ailleurs, alors pardonne-moi, lectorat, si je suis maladroite, je compose avec toi, je bidouille, je fignole un "bye-bye" comme faire se peut, mais je sais qu'on se retrouvera sous d'autres auspices, dans d'autres endroits...)
Bref.
Je dirai cela en conclusion:

Lorsque j'ai commencé la rédaction de ces billets, j'ignorais qu'il y aurait une fin.
Mais la voilà qui se profile, cette fin.
La fin, ce n'est pas grand chose de plus qu'un pas vers un autre nouveau, un petit début qui lui aussi s'achèvera.
C'est ainsi que j'achève ce long pas, cette ballade, dont j'avais trouvé le titre en cours d'écriture de scénario lorsque je vivais à NYC. "Une autre fille toute nue". Je me suis tissé des fringues à chaque fois que j'ai écris un mot ici. Et puis, alors, de fil en aiguille, de mot en ponctuation... Voilà que ce blog est fini.
Je vais en apposer, en coller en mettre encore ensemble, des mots, mais plus ici. Ca c'est fait, comme ils disent (je ne sais pas qui "ils" sont, mais qui sait, qui sait?)
J'ai pris du plaisir à raconter ces brèves histoires, et toi à me lire, je l'espère, et puis si je t'ai énervé aussi en fait çà je m'en fous, j'ai écouté de ma musique très fort, dit un nombre incroyable d'inepties, créé des libellés, des titres, des anecdotes cons, j'ai ri, oh, ce que j'ai ri, j'ai pleuré, et puis j'ai fumé un sacré nombre de paquets de clopes: j'ai écrit ce blog comme je vis ma vie, en riant franchement.
Je me suis mise à écrire ce blog comme pour survivre, à un moment de ma vie, quand plus rien ne m'inspirait: je croyais être creuse et plus en vie et puis en fait j'ai compris que la vie c'est jusqu'à ce qu'on meurt et que n'étant pas morte, je pouvais alors continuer à bidouiller, et j'ai pioché en moi, et en écrivant ces parfois absurdes billets, j'ai réalisé comme  j'avais encore plein d'histoire à raconter.
D'après ce que j'entends, les histoires ont une fin pour la plupart.
Alors, bon: au revoir lectorat, au revoir toi, on se reverra ailleurs.

Je finis donc ce blog comme il a commencé, par un pas, vers la fin.

LA.
FIN.
(et de fait, le début d'autre chose..)

jeudi 6 décembre 2012

Le courrier des lecteurs



Ecrire ce blog génère de nombreuses satisfactions et des rencontres.
En ce dernier mois de l'année, voici quelques-unes de vos belles proses (continuez à écrire pour de vrai, çà remplit mon coeur de joie).

Cher blog,
C'est moi la Mère Noëlle.
Cette année, Papa fera sa distribution annuelle habituelle.
En revanche, je tiens à souligner qu'on ne parle pas assez du fait que c'est aussi un peu grâce à moi grâce à moi, et zut.
Nom d'un elf.
Qui c'est qui fait les bonshommes en pain d'épice toute l'année ?
Qui lui remplit sa pipe à tabac au gingembre ?
Qui panse et encourage les rênes de Papa ?
Ben ouais, cher journal, c'est Bibi.
Alors voilà, quand vos chaussettes seront pleines de cadeaux et que le sapin rengorgera de présents, ayez une pensée pour moi.
Parce que voilà.
Un merveilleux Noël à vous tous.
La Mère Noël.

Chère Mère Noël,
Merci,Merci,Merci,Merci,Merci,Merci,Merci,Merci,Merci,Merci,Merci,Merci,Merci,Merci,Merci,Merci,Merci,Merci,Merci,Merci,Merci,Merci,Merci,Merci, Merci.
Autant de mercis que de jours en Décembre, jusqu'à l'arrivée de Papa.
Parce que vous le valez bien.
Bisous !


Cher uneautrefilletoutenue,
C'est moi la Fin du Monde Tel que Vous le Connaissiez (FMTVC pour les intimes)... 
Juste pour rappel, j'arrive en chair et en os ce 21 décembre.
Donc, ne vous prenez pas trop la tête sur la liste de cadeaux de Noël que vous avez à faire, l'endroit où vous passerez le Nouvel An ou bien encore sur votre avenir, votre santé, votre argent, vos amours...
Parce qu'après le 21/12/12, plus rien ne sera comme avant.
Cordialement,
La FMTVC.

Chère la FMTVC,
Tu es un peu relou d'arriver à cette période de l'année. 
Ça ne ressemble à rien un 21 décembre, c'est comme un mardi, ou bien les raviolis en boîte, on ne peut pas avoir d'opinion à ce sujet,  c'est vraiment juste un truc dont on se fout tous, mais complètement.
Par ailleurs que veux-tu dire quand tu dis "plus rien ne sera comme avant". On sera tout à coup dans le monde des Bisounours? Ou bien dans un monde comme Wall-E? J'ai bien aimé ce film même si je dois admettre que je ne voudrais pas vivre dans le monde de Wall-E. Tu as vu Wall-E? Chère la fin du monde, tu n'es qu'un concept, je doute fort que tu aies vu ce film. 
Et d'ailleurs comment as-tu fait pour nous écrire? Je sais pas, j'imagine que tu as peut être des priorités. Et puis tu aimes bien faire des promesses que tu ne tiens pas, on n'est plus dupes, hein! 
Dois-je te rappeler le fiasco de Paco Rabanne et sa station Mir, ou encore le "bug de l'an 2000"?
Non mais laisse-moi rire, fin du monde.
Ha. Ha. Ha.
HA.HA.
Allez, cesse de perdre ton temps et organise ton Armaggedon comme faire se doit.
Paresseuse!

Cher ...,
Je ne sais guère comment t'appeler alors tu seras juste mon prochain, c'est plus simple. 
Cette fin d'année m'inspire le moment où on doit être honnête avec son cœur et son prochain.
Alors voilà.
Cher mon prochain.
Je t'aime.
Je ne te connais pas, mais je t'aime, profondément, je t'aime.
Tel que tu es, avec tout ce que tu as et tout ce que tu n'as pas.
Je ne sais pas grand chose, ni à propos de moi, ni à propos de toi, mon prochain, tout ce que je sais, c'est qu'on a une chose en commun.
Je crois que cette chose ne tient qu'à un battement de cœur.
Alors voilà, mon prochain, mon cœur, il bat pour toi.
En physique quantique comme en art, on considère que l'observation seule d'un objet modifie celui-ci.
Et bien voilà, je voulais te le dire, cher mon prochain, je te vois.
Et je t'aime.
J'y pense tous les jours, à cet amour que j'ai pour toi, mon prochain, mais là il fallait que je te le dise.
De merveilleuses fêtes de fin d'année à toi mon prochain.

jeudi 18 octobre 2012

Cher ta"bip" la "bip"...


Écrire ce blog génère de nombreuses satisfactions.
Communiquer avec mes lecteurs en est une, j'ai fait de chouettes rencontres que je n'aurais pas pu faire ailleurs. 
Et puis un beau jour, on se dit qu'on a  influencé une vie, à notre façon.
J'ai tout de même du rectifier le nom de l'expéditeur, parce que je ne l'aime pas trop...
La preuve:

"Expéditeur: ta"bip" la "bip" <stopocons@gmail.com>
Date: 17 octobre 2012 21:43:54 UTC+02:00

Objet: faut s'arrêter!

Salut!
moi je suis de la brigade des anti-bip et qund on a vu ton bog on s'est dit u'i fallai air et TRES VITE!!
tu te kiffe trop et stp arrêtes...."

Cher ta"bip" la "bip",

Merci pour cette marque d'attention par une belle soirée d'automne que vous auriez pu occuper à tant d'autre choses... 

Je réalise qu'entre vos séances de rééducation chez l'orthophoniste, votre régime Dukan qui ne fonctionne pas, votre vacuité prolongée en raison d'un évident manque d'aspirations et d'intelligence, la vision répétée et acharnée d'émissions de télé-réalité auxquelles vous rêvez de participer tout en sachant que votre physique ingrat vous en empêche,  en somme, toutes ces petites contrariétés qui constituent votre quotidien, finalement, cher ta"bip" la "bip", je réalise que prendre le soin de faire glisser vos doigts boudinés et crasseux sur un clavier pour créer une adresse mail, admettre que votre obésité morbide peut effectivement vous autoriser à parler de vous en utilisant "on", qui vous représente bien comme vous êtes, insignifiant, indéfini, vague, et surtout, surtout, cher  ta"bip" la "bip", avoir le courage de signer de votre vrai nom, ce qui témoigne de votre volonté d'assumer enfin la profession de votre pauvre maman emportée par la syphilis (du fait de sa profession), je réalise que beaucoup se seraient découragé, mais pas vous, et bien, enfin, ce courage qui est le vôtre, ça m'inspire cette unique réponse que je vous livre: mais quelle triste et solitaire personne vous êtes.

Du fond du coeur, cher  ta"bip" la "bip", je vous souhaite tout le succès que vous méritez dans votre entreprise de "stopocons", vraiment, le monde a besoin de ce genre d'initiative pour aller mieux, pour l'intérêt général, et pour tout ce que nous avons tous en commun dans notre profonde humanité.

Merci de me lire, bien à vous!

Claire

mercredi 19 septembre 2012

I Love/ I Hate


I love, I hate.

Je suis de cette génération elle-même issue de la génération du Love Power. 
Tout ce qu'on en a gardé c'est cette propension à "liker", "lover" ou bien "hater".
Ce sont des superlatifs aussi affectifs qu'idiots à mon sens.
Ils contiennent même dans leur usage l'idée un peu perverse qu'on peut entretenir une relation affective aux choses, à l'heure ou l'on désinvestit les relations aux gens...
Je ne nie pas que l'on puisse entretenir ce lien aux choses, j'entends juste ici remettre les choses à leur place de choses et défaire ce nœud un peu pervers.
La perversité consiste à confondre la partie et le tout, la perversité c'est confondre la chaussure avec la dame.
Rangeons un peu ensemble, donc.
I love, I like, I hate.
Soyons réalistes.
Pourquoi ne peut-on pas être un peu plus modérés, subtils, plus gris?
Pourquoi ne pas mettre un peu d'eau dans nos vins, dans le but d'exhausser un brin le goût du débat, pour exalter la discussion et attiser le goût de la critique constructive?
À cause des tee-shirts probablement.
C'est efficace un tee-shirt I<3nyc .="." p="p">
Mais c'est con, et pas du tout réaliste.
Je sais de quoi je parle, j'ai vécu dans la ville qui ne dort jamais.
En toute subjectivité, je suis obligée  d'admettre que j'ai aimé  modérément cette ville, lorsque je m'y sentais seule et abandonnée de tous, mais qu'en dépit de ces quelques petits défauts qui la rendent maladroite et pourtant amusante, polluée, intense, vibrante, nulle part ailleurs je ne me suis sentie vivante de la sorte.
Le résumé "I love New York" ne me semble donc pas tout à fait approprié pour qualifier la ville.
Civilisation graphique de la punchline efficace.
Tenez, un autre exemple.
Je ne suis pas une fan inconditionnelle du métro et pourtant, ce moyen de transport reste le plus rapide et le moins onéreux à Paris. 
I love, I hate.
Stupides, stupides superlatifs.
Enrichissons donc un peu nos qualificatifs.
Militons sur Facebook pour qu'un bouton "Je ne suis pas indifférent à ce que tu dis et pourtant cela me débecte" apparaisse.
Graffittons sur les murs de la ville "Je n'aime que prou la manière dont les fonctionnaires de police peuvent être brutaux et dans le  même temps je serais bien heureux de les trouver si je devais être victime d'un cambriolage".
Soit, argumenterez-vous, mais c'est plus long.
Soit, vous répondrais-je.
C'est justement cela, tout l'intérêt de nuancer ses propos. 
Cela prend du temps, de la réflexion.
Ainsi je vous laisse méditer ces propos.
Merci de m'avoir lue, j'vous kiffe, j'vous like, j'vous love .


vendredi 17 août 2012

Tous ces trucs que j'ai vécus avant mes 30 ans (article long...)



"La première gorgée de bière" de Philippe Delerm, les "petits plaisirs" d'Amélie Poulain, "Le sel de la vie" de Françoise Héritier...
Toutes ces listes de petits et grands kifs de la vie.
Je viens d'avoir 30 ans et j'ai décidé de dresser celle-ci, peut être pour me rassurer et me dire que j'ai bel et bien vécu ma vie, pour trouver de l'inspiration pour les 30 prochaines à venir, pour méditer tous ces instants qui se succèdent, fugacement, et qui font une vie qui passe, comme ça, en un rien de temps.
Pour ne pas oublier que le bonheur c'est maintenant.
Ou tout simplement parce que.

Relever la moustiquaire et laisser entrer une coccinelle en pensant aux bêtes à bon dieu et se demander sans en avoir la réponse, mais comme ça, juste pour laisser courir l'imagination, pour quelle espèce de raison on les appelle comme ça, , fumer une clope en cachette en écoutant Caruso pleurer furtivement, regarder une étoile brillante en se demandant si ce n'est pas un satellite, boire un pastis , ne pas oser descendre l'escalier sombre parce qu'on a peur des éventuels fantômes, découvrir un jardin caché au hasard d'une porte cochère dérobée, bouffer pendant des heures interminables et débattre en disant n'importe quoi avec ceux qu'on aime, réaliser qu'on descend de siècles et de siècles de gens qui ont ressenti ce que l'on ressent et savoir que tout ce processus se perpétue, attendre patiemment dans les gares ou les aéroports que les minutes  immobiles s'égrènent, tomber sur une photo de son grand-oncle aviateur, repenser à un baiser volé sur un toit, se souvenir de quelqu'un qu'on avait oublié et constater ébahie que cette personne poursuit sa toute autre vie, déchiffrer les graffitis, espérer qu'on retombera amoureuse, mais qu'en attendant on est bien avec soi, fêter son anniversaire en soufflant les bougies d'un gâteau qu'on vous a préparé en secret, faire rire un bébé, passer de la crème sur son corps après une bonne douche, prendre un coup de soleil, écouter "Let's get it on" de Marvin Gaye, trainer dans la chambre d'une bonne copine, pouffer avec elle en se parlant de nos aventures, s'assoir sur le trottoir à la nuit tombée, une bière à la main et refaire le monde, se faire épiler le maillot (aie, pas trop échancré s'il vous plaît), se faire fouetter par les vagues d'une mer taquine qui chahute votre petit corps, lutter contre le sommeil, perdre de la batterie et tout recharger, papoter, finir la vaisselle, écouter les grillons qui bercent la Cabro, savourer une tomate mozza basilic à midi au soleil, être seule contre la fenêtre dans le TGV et regarder le temps qui passe devant les paysages qui défilent, prêter son téléphone à une inconnue reconnaissante, regarder la valse de la vie des fourmis, souffler des bougies inattendues, tomber d'accord, argumenter, savoir qu'on ne sait pas et qu'on ne fait qu'imaginer, constater qu'il est 23:23, attendre, le cœur battant, le bruit de la voiture tant attendue et l'entendre enfin, se faufiler sur la pointe des pieds, être jolie, ce jour-la, dans les yeux d'un parfait inconnu, entendre le petit vent souffler dans les branches, sentir le soleil sur sa peau, contempler une bibliothèque pleine de Pléiade, boire un grand café et y ajouter la dose parfaite de lait, la dose parfaite de sucre, râler contre eux, ce qu'ils ont fait encore, non mais quels cons, sentir la fleur d'oranger, entendre et reconnaître au loin et avec surprise une voix familière, Écouter "Ich bin der weit abhanden gekommen" de Malher, et perdre, en effet, la trace du monde, entendre un jeune enfant pousser de petits cris sans savoir s'il doit pleurer ou rire au contact de l'eau fraîche d'une piscine, achever un long roman, regarder scintiller des paillettes que l'on a sur la peau, s'imaginer qu'on chante dans un fameux groupe de rock très fort, sentir le vent, la douce petite brise caresser sa peau tel un baiser, prendre un coup de soleil, donner un coup de poing de toutes ses forces en plein dans le visage d'un con, courir dans la neige après s'être fait prendre la main dans le frigo d'un bar en train de voler des bouteilles de vodka, puis aller planquer ce précieux butin dans la neige, courir main dans la main avec un jeune flirt pendant un blizzard new-yorkais, sentir sur sa peau les gouttes chaudes d'une mini-mousson à Ubud, Bali, apprendre la guitare sur une lagune mexicaine paumée nommée Chacaua, boire le temps, picoler jusqu'à ce qu'on en oublie ce qu'on a fait la veille et constater sur des photos qu'on s'est finalement bien tenue, régler l'addition d'un restaurant pour 20, faire un pole dance autour d'une barre de métro devant l'oeil incrédule des passagers, chanter très fort et très faux au karaoke, lire les lignes de la main de Pete Doherty, marier une amie, attendre le résultat d'un test de grossesse, se délecter de l'acidité incongrue des Frizzy Patzy, pleurer sur le port de Donostia dans une nouvelle robe blanche un jour de pluie, rattraper de justesse une amie qui menace de se jeter dans le vide parce qu'elle dit souffrir du vertige des chevaux, consoler un bébé qui pleure seulement en lui parlant et en lui disant un peu les secrets du monde, chanter fort et faux devant un miroir, faire marrer une sale entière avec un sketch qu'on a écrit, fumer un cigare en buvant un whisky, faire du secourisme, croire qu'une victime est morte et qu'elle ressuscite sous vos yeux, se baigner nue dans le   Pacifique, s'entraîner des heures au moonwalk et finir par y parvenir, présenter l'horoscope devant un million d'auditeurs sur l'émission matinale de la radio musicale la plus écoutée de France, aller boire un verre au bar du Crillon, pleurer dans un taxi et lui raconter tous ses petits malheurs, voler une bouteille de champagne dans les backstages d'un défilé de la fashionweek, squatter le parc de l'hôpital Saint Louis en mangeant un sandwich chinois, courir dans les rues après une addition basket, savoir du fond du cœur qu'on est qu'un passager, regarder la trace de son pied mouillé s'évaporer sur une dalle ensoleillée, humer avec tous ses sens les vitrines à tapas des bars de San Sabastian, flâner le long de la place Hemingway en changeant de terrasse en même temps que le soleil, parler parfaitement une langue, et de manière aléatoire d'autres, tout en se débrouillant pour se faire comprendre grâce au langage du corps, sucer un glaçon puis le croquer, élaborer une recette au hasard, la réussir ou la rater, peu importe, boire une gorgée d'eau pétillante après avoir eu très soif, se faire masser par une dame qui a vécu la vie, résoudre le Sudoku de Mickey Jeux, se faire battre au Uno par un enfant de 7 ans et dire des gros mots devant lui, scotcher une bande de scotch sur le dos d'un chat pour le regarder marcher bizarrement, regarder les Canadairs au travail, se mordre la langue au passage d'une guêpe et qu'elle parte (ah, tu vois? Ça marche!), mélanger de la truite, du Philadelphia, du citron, de l'huile et de l'avocat dans une salade et la savourer sur son balcon, couper de la lavande, faire l'amour dans une œuvre d'art de Kusama, couper soi-même ses cheveux, mettre du rouge à lèvres et être complètement habillée tout à coup, aller seule au théâtre pendant le festival d'Avignon, traduire une interview de John Turturo, Alanisse Morissette, Madonna... Constater que Lenny Kravitz a besoin d'une bonne séance de maquillage avant une interview radio (vraiment?), mais qu'il reste diablement sexy (vraiment!), couper les ponts avec quelqu'un, les reconstruire, faire une car-corrida le long du canal saint Martin, une roof party d'Halloween à New York, manger le meilleur sandwich à la viande salée du monde à Brick Lane, lire les cartes à une amie en lui conseillant de reprendre la pilule et avoir raison, vomir dans sa main après avoir bu du champagne trop chaud à Pigalle, passer des bas-fonds à la haute société en battement de cils, arrivée déguisée en chat au "Pied de Cochon" aux Halles à 3 heures du matin  après une dispute avec son amoureux et demander à ce qu'on appelle un taxi qui vous emmènera chez votre ex, se retrouver au milieu d'hommes et de femmes complètement nus à Berlin dans un sauna sans qu'il y ait la moindre ambiguïté parce que la-bas le nudisme est un acte politique (l'une des seules choses que les nazis n'ont pas réussi à interdire), prévoir d'aller à ikea le 2 septembre prochain, être acclamée par 300 personnes, faire pipi dans sa culotte, embrasser une douce peau, être déçue parce que la pub de Rice Krispies a menti, les 3 petits lutins ne sont pas sortis du bol de céréales, monter sur le toit d'une voiture, les cheveux aux vent, qui fonce sur des petites routes corses, se retrouver pieds nus à Barcelone parce qu'on a craqué ses tongs, faire un strip-tease sur le bar d'une bodega illicite pendant les ferias d'Arles, boire un Coca Cola pour la première fois, quand ça fait pschiiit et que ça pique le nez, sentir qu'en un battement de cœur, pour un battement de cœur tout une vie peut basculer, avoir une épiphanie dans un escalier en tenant son courrier habituel et juste à cause d'un rayon de soleil qui traverse la vitre, réaliser que le bonheur c'est maintenant et puis se faire tatouer cette phrase par une froide après-midi de novembre, boire trop, faire de stupides confidences, répéter un secret inavouable aux mauvaises personnes et assumer tout cela, aller au bal des pompiers de la caserne Saint Sulpice et regarder la foule endimanchée, lire les mémoires de son grand-père, résistant, prisonnier de camp, médecin de De Gaulle, sentir son sang couler dans ses veines, être vaine et acheter un bras une paire de chaussures qui ne seront portées que 3 fois, voler dans les magasins, faire un manège sous la pluie, réaliser que la seule peur que l'on a c'est que la vie ne nous apprenne rien, dresser Rodéo le rottweiller croisé berger de 50 kilos et qu'il obéisse au doigt et à l'oeil, avoir une belle-mère corse farouche mais qui finit par s'enticher de vous, courir le plus vite possible, droit devant, s'époumoner et entendre l'écho nous répondre, entendre une moto monter à 290km/h, avoir peur pour sa vie, regarder Husain Bolt gagner une course, se rappeler par cœur d'une tirade d'"On ne badine pas avec l'amour" de Musset, flâner devant les étals au marché, plaisanter avec les commerçants, déguster leurs produits du terroir, lire et relire les phrases oniriques des romans d'Haruki Murakami, imaginer un tatouage qu'on voudrait se faire sur le corps, se perdre de vertige dans les peintures de William Turner, se demander ce qu'on ferait si c'était le dernier jour de la Terre et des Humains, enfiler une nouvelle robe, acheter de stupides magazines en été juste à cause du tee-shirt offert dedans, regarder avec attention l'étal du poissonnier,  conduire de manière intrépide une fois que la peur est passée, mettre du Weleda relaxant à la lavande dans son bain, prendre une photo avec ses copines, aller au bal du 15 août en province, projeter une journée à la plage avec des gens qu'on aime, s'entendre répondre "merci" parce qu'on vient de dire à une petite Lucie qu'on est enchantée de la rencontrer, avoir une copine qui s'appelle Violette et qui roule ses clopes, entendre Anthony Hopkins dire dans "360" que la prière la plus courte c'est "fuck it" et rire en se disant qu'il a tellement raison, se vernir de violet les ongles des pieds lorsqu'ils sont bronzés, sentir au milieu de la foule, le regard d'un bébé rieur, regarder une crêpe cuire sur la plaque de la caravane d'une femme aux bras qui ont travaillé toute leur vie, faire l'appoint pile poil au centime près, savoir que le serveur ou bien que le médecin suit notre cas de près, regarder un hotdog se faire sous tes yeux a Manhattan, admirer un vendeur de Taco à Huaxaca t'executer son tour de magie culinaire sur le pouce pour une poignée de pesos, regarder une femme enceinte engloutir une gaufre à la chantilly, se faufiler finement entre deux tables et soutenir les regards jaloux des femmes plus âgées, et les regards concupiscents de leurs époux, danser debout sur un bar devant une foule enivrée et rigolarde, prendre un bain de minuit, boire de "l'eau qui pique", récupérer trop de monnaie au distributeur à boisson, savoir que jeunesse passe et en profiter, tout donner à la vie éphémère, saisir la fugacité des instants et les mettre dans des petites boîtes dans son cœur et dans sa tête, pour plus tard, écrire une carte postale, faire des blagues dans la salle d'attente des urgences et se marrer comme une baleine, regarder le sourire énigmatique de la Joconde, trainer dans la salle des icônes du Metropolitan, faire l'amour, faire l'amour, faire l'amour, faire l'amour, faire l'amour, faire l'amour, faire l'amour, se perdre dans les petites allées chaotiques d'un cimetière anglais, tartiner de beurre salé une biscotte qui ne se casse pas,  passer entre ses dents du fil dentaire et en retirer une miette gênante, éternuer, entendre enfin appeler son nom après une longue attente, lire Pennac parler de "merveilleuse défaite" pour qualifier sa branlette dans son "Journal d'un corps", faire les cinq tibétains sur la pelouse au bord d'une piscine ensoleillée, aller à Trinquetaille, à Tribeca, à Roquette, à Mitte, à Muztec, a Gili Trawangan, a la cité universitaire de Nankin, à Primrose Hill, à Las Ramblas, à Lumio, aux jardins Majorelle, écouter le silence d'une église au soleil, se parler seul à soi-même, pour soi-même, en soi-même, observer le ressac de l'eau osciller entre suspension et précipitation , saisir l'éternité dans une seconde, apprendre la maladie probablement incurable d'un proche et continuer à faire de stupides blagues avec lui en se tordant de rire, réaliser à ce moment-la qu'il vaut mieux peut être bouddhiste, qu'on vit et qu'on meure et qu'il vaut mieux bien s'amuser en attendant, qu'il ne faut pas trop prendre la vie au sérieux puisque de toutes façons on n'en sort jamais vivant, boire un soda frais à la paille, faire des tests médicaux et en attendre nerveusement les résultats, apprendre que ces derniers sont tout à fait corrects, se dire oh, mais j'ai une tête, deux bras, deux jambes, je peux aller ou je veux librement, je vais bien, j'irai toujours bien car je suis avec moi, savoir et ne plus en douter que le bonheur c'est maintenant, le bonheur c'est maintenant, le bonheur c'est maintenant, le bonheur c'est maintenant, le bonheur c'est maintenant , le bonheur c'est maintenant, le bonheur c'est maintenant, le bonheur c'est maintenant, le bonheur c'est maintenant.
Le.
Bonheur.
C'est.
Maintenant.

jeudi 28 juin 2012

Premier rendez-vous: DOs and DON'Ts



DO

- Soignez-vous (de fond en comble): soyons honnêtes, si vous avez accepté ce rencard c'est que cette personne vous plaît et qu'a terme, vous envisagez de finir nue avec elle. C'est le but final d'une rencontre, la nudité ensemble. Le reste c'est du bonus.

- Mentez. Tout le monde ment tout le temps. Racontez comment vous avez sauvé une veuve et un orphelin avec un trombone, élaborez dans le détail.
Benef' 1: autrui sera pendu à vos lèvres et vous passez pour un héros .
Benef' 2: Après, quand et si vous le sentez, vous direz la vérité. Ça vous donnera une caution honnête. Et imaginative.

- Faites-vous attendre. L'attente cultive le désir, tout ça. Faites-vous attendre vous aurez l'air important.

- Entretenez le mystère sur vos blessures secrètes, mais évoquez les quand même.

- Offrez une rose, ça coûte 2€ et ça envoie TOUJOURS du bois. Quel que soit votre sexe, offrez une putain de fleur.




DON'T

- Ne venez pas accompagné. Ça peut paraître idiot, comme ça, mais voilà, laissez votre clique de côté. C'est intimidant pour autrui, une clique, qui parle avec ses codes de votre passé... Enfin, autrui est venu pour vous rencontrer vous, pas votre entourage.

- Évitez de tomber in love direct. Laissez vous le temps de la rencontre avec autrui, pour ne pas tomber bêtement dans une stupide confusion des sens qui vous mènerait à une désastreuse dépendance affective (cf http://uneautrefilletoutenue.blogspot.fr/2009/10/lamour-la-passion-et-le-badinage.html).

- Ne laissez pas votre numéro en entier. Si autrui veut vous revoir, autrui se débrouillera pour trouver les numéros manquants. Sans passer par Facebook. Facebook est le plus nullos plan pour pécho, même si c'est à cet escient qu'il a été créé (çà, et le fait que vos amis du CM2 viennent vous traquer alors que vous n'avez pas parlé depuis des décennies, bordel!!!).
Pécho sur Facebook correspond à laisser son numéro de téléphone sur la porte des toilettes du sexe opposé dans un bar, tard, le soir, en espérant trouver un compagnon de vie: c'est anachronique (et bête, mais bon, qui suis-je pour juger?).
D'ailleurs si autrui vous friend request sur Facebook, refusez.
Ou alors attendez un an avant de passer à l'action.
Parce que tout vient à point blablabla.
D'ailleurs, n'acceptez sur Facebook que les personnes que vous croiseriez dans la rue et avec qui vous pourriez prendre un café. (Mais bon, à nouveau, qui suis-je pour juger?)

DO!!!

Oubliez toutes les règles ci dessus évoquées.
N'écoutez que les battements de votre cœur. 

Et autrui, écoutez autrui.
Vous verrez bien, l'univers a un plan pour vous, si ça doit de faire, ça se fait tout normalement et de manière assez fluide, sinon, c'est qu'autrui vous attend ailleurs.
Et rien ne vous empêche de badiner en attendant.

Comment rompre par texto (avec élégance).

C'est impossible, je déconne.
C'est juste que j'aimais vraiment bien le titre de cet article.
Mais soyons sérieux on est en 2012, on n'est pas des chiens.
Personne ne romp par texto!
Ne.
Le.
Faites.
Pas.
Ne rompez pas par texto,  c'est mal.

lundi 25 juin 2012

La fille qui murmurait à l'oreille des petits


Quand je réfléchis à ma future pratique d'Educatrice de Jeunes Enfants, je me dis que pour beaucoup, elle consiste à être réparatrice de petits.
Pas qu'ils aillent mal, ces enfants, loin s'en faut.
Mais il leur arrive pour beaucoup de symptomatiser (oui, oui, c'est un mot que je viens d'inventer et qui par conséquent, existe) beaucoup de maladresses de leurs parents parfois dépassés.
On ne peut pas reprocher aux parents d'être dépassés.
Même le Code du Travail interdit les job à pleins temps, par là j'entends 24/7.
Donc un peu d'épuisement est fort légitime.
C'est là que j'interviens.
Mon taf, c'est le potentiel et le jeu.
Par là, j'entends, accompagner les parents dans leur capacité à s'émerveiller, en mettant l'enfant au centre de l'accompagnement, et sans en faire un roi.
Tout un subtil programme, qui ne repose que sur l'envie de chaque sujet accompagné (enfant comme adulte) à accepter la petite balade que je leur propose...


Je, Jeu, Enjeux.

Dans EJE, il y a Je (mon identité, ce que je mets de moi dans ma pratique professionnelle), il y a Jeu (le jouet et les jeux, les joujoux) et Enjeu (ce qu'il se joue).
Le jour où j'ai cessé de jouer à la Barbie, je me le rappelle très précisément : c'était un jeudi pluvieux et je me suis dit, çà suffit, j'ai grandi, j'ai douze ans, assez de ces inepties.
Sauf que quelques années plus tard, alors que je baby-sittais une fillette de 6 ans, je me suis remise – tout à fait malgré moi- à jouer avec cette fillette et cette inepte poupée de plastique : et je dois reconnaître qu'on s'est bien amusées.
J'étais alors actrice, c'était avant d'entamer ma reconversion d'Educatrice de Jeunes Enfants à l'IRTS Montrouge, où j'obtiendrai mon diplôme, si tout va bien, au printemps 2013.
J'ai donc été actrice pour continuer à jouer, pendant un bon moment. On joue de toutes sortes de façon en somme, tout au long de notre vie.
Mais à quoi joue-t-on ?
Les enfants peuvent-ils jouer à rien ?
On a tous déjà entendu l'histoire de l'enfant qui reçoit un coûteux jouet et qui préfère s'amuser avec l'emballage plutôt qu'avec l'onéreux joujou.
Il faut bien se rendre à l'évidence : en réalité, on n'arrête jamais de jouer – et je défie quiconque autour de moi d'affirmer qu'il ne joue pas.
Il me saute aux yeux, à présent, que ma reconversion d'EJE n'est pas anodine : j'ai choisi un métier que je définirai ainsi : l'EJE travaille sur deux axes : le potentiel et le jeu. Le mot jeu est d'ailleurs implicite dans le sigle EJE...
Donald Winnicott nous le dit dans « Jeu et réalité » (D.W. WINNICOTT, Jeu et réalité, l’espace potentiel, 1ère trad. française 1975, réédition collection Gallimard / Collection de l’Inconscient 1997): « Ce qui s'oppose au jeu n'est pas le sérieux mais la réalité » ; donc on jouerait bien, de différentes façons avec toutes sortes de jouets et joujoux pour échapper à la réalité. Le jeu comme escapade en quelque sorte.
Jouer c'est l'enfance de l'art, mais c'est aussi cultiver l'art de l'enfance, ainsi que notre capacité à nous émerveiller.
Dans le cadre de la formation d'EJE, lorsque je me suis retrouvée en crèche multi-accueil pour la première fois, l'éducatrice de jeunes enfants qui était alors ma référente m'a désignée une partie de la section des grands (des enfants de trois ans en moyenne) en disant : « çà c'est la partie jeu libre ». Intriguée, je lui ai alors demandé à quoi y jouaient les petits. La professionnelle n'a pas vraiment su, ni pu me répondre. Ce n'est qu'après une longue période d'observation que j'ai compris : les enfants jouent et rejouent toutes sortes de situations de leurs vies dans le jeu libre. En réalité, le à quoi jouent-ils n'est pas tellement pertinent. Ce qui, je crois est pertinent, c'est ce qu'il se joue lorsque les enfants jouent.
Jeux symboliques, dînette, garafe, poupées, animaux, jeux d'imitation, parfois même jeux vidéos...
En réalité et peut-être ainsi pour échapper à la réalité, pour aller dans le sens de Donald Winnicott, ou pour mieux appréhender cette réalité et la comprendre, ils en disent, les enfants, des choses lorsqu'ils jouent.
Dans cette partie jeux libres, j'ai aussi pu obsever un petit garçon jouer « au château ». Cet enfant subissait littéralement, il n'y a pas d'autres termes, le divorce de ses parents, qui malheureusement comme bien souvent dans ces situations, placent l'enfant en otage. Je l'ai regardé un bon moment en train de jouer, et puis ma référente s'est aperçue qu'il fallait lui changer sa couche, ce qu'elle m'a demandé de faire. Dans la salle de change, je lui ai alors demandé à quoi il jouait. Il m'a répondu qu'il « jouait au château » ; je lui ai demandé à qui était le château, il m'a répondu que c'était celui de son père -c'est lui qui en avait la garde principale. J'ai demandé au garçonnet s'il y avait une chambre pour lui dans le château ; le petit garçon m'a dit que non, que lui, dans ce château, il était le prisonnier et qu'il «était au cachot ».
Puis il m'a demandé un câlin, ce que j'ai fait, je dois l'admettre, avec un peu d'émotion.
Qu'il ait pu me le dire à ce moment-là, de mon positionnement d'adulte en formation, cela m'a déstabilisée parce que je me suis sentie démunie face à son chagrin d'enfant ; il est difficile, parfois, l'accompagnement d'une détresse. Par ailleurs, il a quand même pu mettre cette détresse en jeu dans son jeu. Ce n'est pas rien.
A la Maison des Petits du 104, un Lieu d'Accueil Enfants Parents du XIXème arrondissement de Paris où j'ai effectué mon stage d'Accueil et d'Accompagnement du Jeune Enfant et de sa Famille, il y a une partie jeux d'eau. Combien de fois ai-je dû faire preuve de persuasion à l'égard d'un adulte récalcitrant à laisser l'enfant se mouiller, en lui expliquant que les jeux d'eau permettent à son petit de comprendre le monde, le contenu, le contenant, que peut-être également, cette étape ludique lui permet d'aborder ses propres sphincters...
Accompagner ce lien parent-enfant dans le jeu, en distillant aussi peut-être un peu de la pensée de Jean Oury : « Être au plus proche, ce n'est pas toucher : la plus grande proximité est d'assumer le lointain de l'autre. » Ainsi, signifier au parent qu'elle est très complexe sa tâche de parent, tout en valorisant ses compétences, effectuer cet accompagnement au travers du jeu s'est avéré payant bien souvent, dans ma pratique.
Parce qu'un parent qui joue avec son enfant, un parent qui sait se mettre en jeu, en percevant les enjeux que çà comporte dans son lien avec son enfant, ce parent-là se permettra, ainsi qu'à son enfant de vivre une « expérience suffisament bonne » (Mélanie Klein, « Envie et gratitude et autres essais », Gallimard,1978).
Un papa est venu un soir à la Maison des Petits, en toute fin de journée.
Il m'a d'abord demandé quelle était ma fonction en tant qu'accueillante (ce qui est assez rare : çà m'a interpellé que ce papa ait si bien compris la fonction et les missions du LAEP, et que normalement ce sont des psychologues qui y officient). J'ai donc senti qu'il fallait que je le rassure en présentant ma pratique d'EJE en formation comme s'axant sur le potentiel et le jeu. Il a paru satisfait, j'étais innofensive à ses yeux puisque je jouais...
Après une longue discussion, il m'a expliqué que son fils avait quelques difficultés avec le départ.
En approfondissant un peu, il a ensuite précisé que la maman du petit et lui étaient en train de se séparer. Je lui ai alors dit que peut-être, il était bon de rappeler à son fils que les gens et les endroits, lorsqu'on les quitte, on peut aussi les revoir et y revenir. J'avais en tête la phrase de Françoise Dolto : "L'enfant a toujours l’intuition de son histoire. 
Si la vérité lui est dite, cette vérité le construit." (“Tout est langage”, trois volumes, Gallimard, 1994).
Ensuite son fils est arrivé, et je leur ai proposé à tous les deux de jouer avec les téléphones et de s'appeler, ce qu'ils ont fait un très long moment. A ce moment, le papa a dit à son fils qu'il l'aimait et que les choses étaient un peu difficiles en ce moment avec sa maman, mais que tous deux l'aimaient très fort, que la séparation ne signifiait pas que l'on ne pensait pas les uns aux autres. Le garçon a souri. Au moment du départ, l'enfant a fait quelques difficultés : il est parti en courant au bout de la pièce. Je l'ai rejoint et je lui ai demandé qui décidait du départ, son papa ou bien lui. Il m'a répondu avec un sourire que c'était lui.
Puis il m'a prise par la main et m'a emmenée dans la cuisine, qui n'est pas autorisée pour les enfants seuls. Je lui ai alors rappelé ce que son papa lui avait dit au téléphone plus tôt, que le fait de se séparer ne signifiait pas quon ne pourrait plus penser l'un à l'autre, et que par ailleurs, il pourrait revenir à la Maison des Petits une autre fois. Son papa nous a rejoint, et a embrassé son fils en lui confirmant que celui-ci n'aurait qu'à demander à revenir et que ce serait possible. Le petit m'a alors demandé ou est-ce que moi j'allais et je lui ai répondu que je restais jusqu'à la fermeture du lieu, et puis que comme lui, je rentrerai chez moi après.
Le petit garçon m'a alors embrassé puis m'a dit aurevoir sans plus de difficultés et dans le calme, comme apaisé. Son père m'a remerciée et ils sont partis tous les deux.
Ce moment a été comme un déclic dans ma formation : j'avais l'impression d'avoir compris comment accompagner le lien au travers du jeu, et des mots.
Ces quelques exemples illustrent ce qui se joue dans les jeux d'enfants.
Et nous autres adultes, qui travaillons avec les enfants et leurs familles, n'oublions pas ce qui est en jeu, en y mettant un peu de notre je en enjeu.

Bibliographie
Jean Oury, Le collectif, Champ social éditions, 1999, Nîmes
D.W. WINNICOTT, Jeu et réalité, l’espace potentiel, réédition collection Gallimard / Collection de l’Inconscient 1997
Mélanie Klein, « Envie et gratitude et autres essais », Gallimard,1978
Françoise Dolto “Tout est langage”, trois volumes, Gallimard, 1994

lundi 4 juin 2012

Step by step

Leçon numéro 1.
Laisser sa chance au produit.
Leçon numéro 2.
Opérer en soi une transformation.
Leçon numéro 3.
Être un peu despote quand même.
Leçon numéro 4.
Prendre son pied.
Leçon numéro 5.
Rester sur le qui-vive.

samedi 19 mai 2012

Lucide.



Je m'en fous du prince charmant.
Ce n'est qu'un petit garçon en collant.
Comment va-t-il faire pour me porter dans ce stupide vêtement?
Moi ce qu'il me faut c'est un roi, un vrai, un grand.

lundi 23 janvier 2012

7 jours


Lundi. Prendre de la hauteur ("These boots are made for walkin'")...



Mardi. Banco! / Rien ne va plus.



Mercredi. Faire un festin improbable / La grande bouffe.


Jeudi. Faire un truc de ses dix doigts.


Vendredi. Envoyer un baiser. Kisskiss bangbang.


Samedi. Se recueillir.


Dimanche. Bonne année du dragoN.


dimanche 18 décembre 2011

Erreur



"La vie c'est fait pour faire des erreurs c'est pour ça qu'il y a des gommes au bout des crayons". Homer Simpson. 
Je m'trompe tout le temps. J'ai tort, je me goure, je me plante, et puis je m'en rends compte et je recommence. La plupart des plus belles choses qui arrivent dans une vie sont le fruit d'un malentendu ou d'une erreur, d'une bêtise, d'une vanité. 
Nous sommes tous le beau résultat d'une équation impossible, et pourtant, nous voilà, pantelants et un peu fiers, improbables, vivants.

Tu sais que tu es face à une prétentieuse pétasse quand:


Ok, je sais qu'en cette fin d'année je devrais me concentrer sur l'amour de mon prochain, mais il se trouve que parfois, mon prochain s'avère être de cette fatigante race que je m'en vais décrire ci-dessous (désolée, Mère Teresa, je sais que tu voulais qu'on aime son prochain sans répit, mais sur le cas de la prétentieuse pétasse, je vais plutôt écouter Oscar Wilde et aimer la prétentieuse pétasse pour mieux l'agacer...)

Je tiens a préciser par ailleurs que la prétentieuse pétasse peut aussi être un homme (auquel c'est un pétard arrogant), ainsi, lectrice, lecteur  méfiance, prudence, tu sais que tu es face à une prétentieuse pétasse quand:

- La prétentieuse pétasse sait tout mieux que toi, même tes choses préférées, qu'elle préfère selon elle encore mieux que toi. Comme dans: "Oh non, tu n'aimes pas vraiment les chats, tu préfères les chatons. Moi je préfère les bébés chatons qui sont tout petits et tout doux et qui ont un petit collier rose avec un grelot."

- Si tu fais quelque chose de bien, la prétentieuse pétasse va se débrouiller pour le minimiser et pour se tirer la gloire à elle. Comme dans: "Oh oui c'est pas mal d'aider cette vieille dame à traverser la rue, mais moi, tu vois, je pense à créer ma fondation pour les personnes âgées qui ne savent pas traverser."

- La prétentieuse pétasse, sans te connaître, va prendre ce petit air supérieur et condescendant lorsqu'elle décide de te faire la faveur de s'intéresser à toi. Comme dans: "Ah, et donc quel est ton parcours ma petite?" Et là à moins que tu ne lui répondes que tu as été prix Nobel de la paix ou que tu as inventé un remède au sida, tu verras, elle trouveras toujours un argument pour contrer tes belles performances. Ne te démontes pas, souris- lui d'un air gentil et compréhensif, laisse-la étaler sa petite gloriole, parce que ce genre de chose c'est comme la confiture, moins on en a plus on l'étale.

- La prétentieuse pétasse, dans le fond n'est pas mauvaise, elle est juste insecure, elle fait un peu pitié, la pauvre chose cherche la reconnaissance et l'affection qu'elle n'a pas eu dans l'enfance.

- La prétentieuse pétasse est teeeeeeeellement épanouie dans tous les aspects de sa vie. En réalité, si tu y regardes d'un peu plus près, tu réalises qu'elle n'est qu'un choix par dépit dans son couple (en réalité elle terrifie son partenaire qui la trompe allègrement ou qui fantasme encore tristement sur sa précédente histoire d'amour), e que son job est aussi intéressant et gratifiant qu'un crématorium un jour de pluie.
Rappelle-toi juste de ne pas trop la mépriser, laisse la frimer un peu, avec un peu de gentillesse, et puis après fais en sorte de trouver quelqu'un de plus intéressant avec qui discuter, parce que la prétentieuse pétasse est aussi plutôt ingrate, alors ne t'attends pas non plus à un merci de sa part.
Surtout, ne te laisse pas intimider par la prétentieuse pétasse, c'est une vaine créature qui ne s'épanouit qu'en rabaissant autrui.

Un peu d'humanité, voyons, parfois (le plus rarement possible, je te le souhaite), toi aussi tu seras une prétentieuse pétasse...


samedi 15 octobre 2011

J'écris...


J'écris parce que je rate, j'efface et je gomme
comme
tous produits qu'on trouve dans le commerce pour effacer les ratures,
j'écris parce que "écrire c'est ré-écrire" me disait mon prof d'écriture de scénario lorsque je vivais à New York.
J'écris parce que je suis dans le passé et que je le réinvente.
Le passé est passé, on ne reprend pas ces instants.
J'écris pour faire et puis refaire.
Et puis avancer.
J'écris des poèmes et des pièces, des romans, des abécédaires, j'écris.
J'écris mal, j'écris bien, je voudrais bien essayer la calligraphie, j'écris parce que je veux dire autre chose, j'écris parce que les mots, les maux, j'écris sur mon coeur, dans mon corps, sur mon poignet, j'écris des listes de courses et des pense-bête, j'écris des histoires dans ma baignoire et puis des odes dans ma tête...
J'écris et je crie, je  ponctue, je mets des points et puis je vais à la ligne, je mets trois petits points, je mets des chiffres, et je corrige, je remets des lettres à la place, je mets des coeurs avec des signets improbables, je signe avec de stupides smileys, je régresse et je m'envole dans de grandes phrases envolantes et je repense à tous ces gens et à toutes ces histoires.
J'écris comme je masse un cardiaque, comme une tape sur l'épaule, comme un baiser, comme une larme, comme un éclat, comme une goutte d'eau, j'écris quand je pense trop, j'écris comme je courre, comme une corrida, j'écris comme une ado conne et hormonale, j'écris, j'écris, je crie, j'écris. Je n'écris pas par dépit, je fais des fautes d'orthographe, comme on fait des fautes dans la vie (ou bien est-ce l'inverse?); je n'écris pas en texto, je n'aime pas ce LOL, et ce Pô, et ce non, nonnonon, j'écris les mots.

Je prends une respiration et je lève le stylo.

J'écris, je saute des lignes, j'étreins, je vais bien, je trouve ce que je voulais dire, l'écriture me mène là où je voulais aller, j'écris en musique, sans, j'écris pas, je mets les idées de côté et je les couche sur le papier, j'ai la bosse de l'écriture, je touche le papier et je le déchire, je tape à 2 doigts sur un clavier, j'hésite, je récidive, j'écris parce que j'ai tant lu, j'ai attendu, je suis venue, j'ai vue, j'ai été vaincue, j'ai été vaine et parfois aussi utile, j'écris de manière stylistique, je suis mono-maniaque, j'écris, j'écris, j'écris par insatiabilité.

J'écris parce que les écrits restent, et que les paroles s'envolent, j'écris et puis je me coiffe, je m'habille et je me maquille, j'enrobe, j'écris.



Et puis parfois, toi, tu me lis...

mardi 27 septembre 2011

Horoscope des bonnes nouvelles


Bien bien bien, la rentrée, la crise, la fin du monde en 2012, David Douillet au ministère des sports, le café est passé à 55 cents à la machine...

Tout fout le camp.

Alors j'ai décidé de vous concocter un happyscope, un horoscope des bonnes nouvelles, parce que je suis assez partisane de l'auto-suggestion positive comme remède à la déprime.

A chacun de vous, je vous le souhaite, il se réalisera (ok, peut-être dans une moindre mesure, mais qui sait?)


Sagittaire: foncez dans votre PMU local et prenez un ticket de lotterie. Vous allez gagner un milliard d'euros.

Belier: vous allez enfin gagner ce prix Nobel que vous méritiez tant.

Poissons: vous êtes beau comme une sirène et vous naviguez en eaux paisibles.

Lion: ce mois ci plus que jamais vous êtes le roi de l'univers, tout ce que vous touchez de transforme en or, et vous avez bonne haleine, on vous aime.

Taureau: vous faites sourire les enfants et rire les vieillards, vous êtes si cool que les oiseaux piaffent de joie sur votre passage.

Balance: si Gandhi, Jésus et Albert Einstein étaient encore de ce monde, il s'inspireraient de vous ce mois-ci.

Cancer: vous êtes une personne formidable, ce mois-ci plus que jamais, tout le monde veut vous ressembler.

Scorpion: mais quelle grâce, vous serez élus président sans même avoir postulé.

Verseau: votre bagout et votre charisme naturels vous vaudront de ne pas avoir à payer pour quoi que ce soit ce mois-ci, c'est normal que ce soit gratuit pour les gens comme vous!

Gémeaux: vous êtes génial, les superlatifs manquent pour vous résumer ce mois-ci, et quand vous touchez les malades ils guérissent.

Vierge: Dieu vous admire parce qu' il est moins bien que vous, et dans votre magnanime bonté, vous le laissez s'inspirer de vous pour propager la bonne parole et résoudre la crise économique.

Capricorne:  ce mois- ci vous êtes drôle, fort, beau, brillant, intelligent et modeste,  vous gagnez la coupe du monde de la classe internationale.

jeudi 22 septembre 2011

Ce qu'on aurait du vous dire sur l'amour...



Ma petite, en amour, ne pas avoir un crush pour quelqu'un qui finit par écrire les discours d'un politicien qui boit trop, ou un réalisateur intellochiant, ou un producteur, ou bien un garçon qui est déjà engagé avec une autre fille, ou bien quelqu'un qui part vivre a New York dans deux mois, ou bien toi, t'enticher d'un parisien quand c'est toi qui quitte le pays bientôt, évite, ma jolie, par pitié les garçons qui ne votent pas comme toi, ou bien qui aiment le golf, ou la poterie, le badmington, l'ukulélé, les écureuils, le Nutella, les pommes d'amour...

En amour, oh, ma jolie, surtout, surtout, ne pas coucher avec son coloc, collègue, prof, patron, garçon qui habite sur une autre rive de la Seine, garçon plus jeune que toi, petit que toi , moins poilu que toi, ne pas, en amour, craquer pour quelqu'un qui ne sait pas que ce qu'il veut c'est être avec toi, et aussi ceux qui font de stupides collections (ceux-là, ils ont peur de la castration), évite, en amour, ma fille, les garçons qui aiment trop leur maman et ceux qui ne l'aiment pas assez , ceux qui sont insécures et ceux aussi qui ont trop confiance en eux.

En amour, belle enfant, ne couche pas le premier soir et lave toi bien les dents, épile-toi et sois polie, mais trop trop, féminine mais sache débattre, sache te battre mais pas violemment, en amour, mon enfant, garde tempérance et discernement, fais preuve d'un bon tempérament.

Ah, et puis enfin, surtout, mon enfant, ma belle, ma jolie, surtout, enfin, tu oublies tout ce que je viens de te dire, parce que ma chérie, la seule règle, en amour, c'est qu'il n'y en a pas.



samedi 4 juin 2011

Tu sais que tu fais ton deuil quand:

Il y a toujours un pas de plus que ce que tu crois dans un deuil,
Un silence que tu voudrais déchirer comme une feuille,
Il y a le vent dans les rideaux et le soleil,
Le temps qui passe au ralenti et les gosses qui s'émerveillent,
Il y a une respiration, un battement de coeur,
Un coeur qui bat est vivant, entends-tu sonner l'heure?
Tu trébuches et tu te dis, c'est maintenant,
Que le meilleur est à venir, que c'est ici, que c'est le moment...
Il y a toujours quelqu'un qui pleure,
Toujours quelqu'un qui dis "Il est ailleurs".
On dit de passer à autre chose,
Moi je te dis, c'est pas assez, çà, il faut prendre cette pause.
Tu peux faire ton deuil de tout, ton portefeuille, 
Ton projet de cirque, ta robe perdue, l'idée que tu veuilles
Et puis que tu changes d'avis, çà, c'est important,
Tu peux faire le deuil de ta maman, d'un mauvais amant, 
De ta première dent, tu as le droit d'enterrer ton adolescence,
Tu peux mettre en bière le temps qui passe, l'absence...
Fais ton deuil, prends ce moment, 
Et dis-toi bien qu'il ne faut pas prendre la vie trop au sérieux -on n'en sors jamais vivant!

jeudi 7 avril 2011

Tu sais que t'es plus une djeun's quand...

La tektonik, à l'époque, t'avais déjà, mais vraiment pas compris...

Tu te souviens parfaitement de la chute du mur de Berlin.

Quand Loft Story a été diffusé pour la première fois tu t'es dit: "Merde, c'est génial, j'aurais dû postuler, j'aurais quand même eu des trucs vachement plus intéressants à dire que Steevie. Et puis, après, tu as compris ce que c'était que la TV réalité, et tu t'es dit "Ouais, ouf, j'ai échappé à çà".

Kikou lol kestufé komen sa va... Ca te donne juste envie de dire: MAIS JE COMPRENDS PAS CE QUE TU ECRIS DANS TON MAIL BORDEL DE DJEUN'S!

Les réducs 12/25 dans le TGV, çà fait déjà quelques temps que c'et fini pour toi; tu fais parfois illusion au musée, mais quand tu tends ta carte d'identité pour prouver ta jeunesse, le caissier te la rends du bout des doigts en te disant d'un ai condescendant : "Désolée, Madame". Et tu ressens exactement la même frustration que lorsqu'on te disait que tu était bien trop jeune pour entrer en boîte de nuit...

D'ailleurs quand tu voyages à New York ou à Londres, ta pièce d'identité, on ne te la demandes plus lorsque tu vas acheter des clopes ou de l'alcool...

Quand tu parles avec des djeun's, ils ignorent à quoi tu fais référence lorsque tu évoques le Club Dorothée.

La première fois que tu as voté, c'était contre Le Pen aux présidentielles.

Les manifestations de lycéens c'est mignon, mais on va pas se mentir, ils ne cherchent pas vraiment à changer le monde, juste à sécher les cours... Quoique? Bon, non, espérons qu'un jour, ouais, leurs revendications aboutissent (çà, c'est juste ton côté djeun's rebelle indomptable)

Tu n'as pas mis les pieds chez Yves Rocher depuis pff... Mille ans.

Tu a déjà préparé le discours du mariage/l'enterrement de vie de jeune fille/ le discours de baptême du bébé d'une de tes meilleures potes.

Tu regardes tes parents et tu te dis: "Putain! z'avaient raison quand même!" ou la variante "Mais comment ont-ils fait? J'aurais jamais pu gérer ce qu'ils ont géré."

D'ailleurs, bien des défauts que tu leur trouvait, tu commences à les choper (la méga ponctualité de Maman, le goût ultra prononcé de Papa pour les échalotes...)

Ce soir y a une grosse teuf de ouf. Mais toi, t'as juste envie de regarder le dernier épisode de "How  met your mother" sous ta couette, en buvant de la tisane au réglisse. On s'en fout, des vendredis, il y en aura pleins d'autres...

Tu as déjà eu des stagiaires sous ta responsabilité.

Tu dis des choses, pendant un débat politique, du genre: "Ce n'est pas que les gens se désintéressent de la politique, c'est plutôt l'inverse! Tenez, dans ma ville, en matière d'environnement..."

Tu te parles toute seule quand tu fais tes course au supermarché, et quand tu apprends une nouvelle qui te scandalise à la radio ou à la télé, tu réponds à ton poste en maugréant, que "C'est dingue, çà, c'est pas possible!"

Tu as déménagé plus de deux fois.

Tu as des amitiés qui datent de plus de quinze ans.

Tu commences parfois tes phrases par: "Il y a dix ans..."

Tu sais mieux ce que tu veux, qui tu es, qui sont tes amis, tu sais un peu mieux quand faire les compromis et ce qui n'est pas négociable, tu as laissé tomber pas mal de trucs et tu es revenue sur des idées bien bien arrêtées que tu avais, tu réfléchis autrement, tu es (un peu) moins à découvert qu'avant,  tu as découvert tant de trucs, tu n'es plus dupes mais tu rêves encore à pleins de trucs, tu sais qu'un jour, tu auras les cheveux blancs et pleins d'histoires à raconter à tes petits-enfants qui commenceront par: "Quand j'avais ton âge..."

Tu sais que tu es comme un bon vin, tu t'améliores avec le temps, et ce n'est pas très effrayant, c'est juste le cours logique des choses.