Riche mécène, lecteur inspiré, tu peux t'offrir la joie de me faire un don.

samedi 30 octobre 2010

I wonder.

I wonder how Time Square is now, after all this time;
and I'm thinking of Chris, under the snow, is he still tryin' to avoid the flakes?
I wonder how the years went by, and I am trying to figure out,
why, you know, how we did, after all this time, to survive all that shit,
and I know, I know, you know?
I know.
I know that we gave our best, and went by, stole a lot of shit from the grocery store, and we did our best, to not damage the world around, but still we did,
and I kind of sometimes miss us,
I do not know what it is that we went through, and I cannot call any name for that, maybe,
it
is
called living.
And I also wonder what happened, and I miss us, and I know we are a
memory
already,
and I
am
letting
that go.

dimanche 10 octobre 2010

La laicité remise en question?

Ci-dessous, le discours de Nicolas Sarkozy à la Villa Bonaparte, la semaine dernière; je ne peux pas m'empêcher m'interroger avec inquiétude sur la suite des évènements...
Ca me rappelle cette pastille du Monde, dans laquelle un homme se demandait comment on était sortis de la crise de 29, Hitler, en levant son bras, de répondre, "Moi, je sais".
Allez, gardons espoir.

http://www.la-croix.com/Discours-de-Nicolas-Sarkozy-a-la-Villa-Bonaparte/documents/2442055/47602

mercredi 6 octobre 2010

Grandir.

Chaque année, je vide mes armoires.
Je suis fan de fringues, on peut dire que j'ai une garde-robe de diva orientale.
Alors, ce moment de l'année où je prends enfin mon courage à deux mains pour décanter tout çà, çà signifie qu'il me faut dire au revoir à des objets, et à travers çà, des petits bouts de vie.
Des instants de ma vie.
Lâcher prise.
Dire bye bye.
Laisser partir ces histoires dans la nature, accepter que ces fringues, elles font partie de moments qui ne reviendront pas.
Donner ces histoires.
Chaque robe, pull, tee-shirt, a une histoire, digne d'un roman ou presque.
"Le journal intime de mes chaussettes".
Une fringue = un souvenir.
Une minute ou une heure.
Une saison.
Mes sous-vêtements ont un savoir encyclopédique.
Mes soutien-gorges sont des comédies, mes tangas sont parfois tragiques, mes strings sont des papyrus, mes boxers, des épopées.
Normal, ce sont les seuls qui m'accompagnent régulièrement, été comme hiver, depuis un certain temps parfois (ma culotte la plus vieille a 10 ans -bon, celle-ci, je la conserve plus comme une sorte de relique.)
Au vu de tout ce que je jette, on dirait bien que cette année, j'ai pleins d'histoires.
J'ai remarqué, bizarrement, que ce sont les culottes dont c'est le plus difficile de se débarrasser.
Que c'est moche, ce mot, culotte, alors que c'est si cool comme objet.
Informe Dim, ou Petit Bateau délavée.
Ce sont mes fidèles camarades parce que celles-ci en particulier marquent un baiser sous la pluie, un plombage tombé à cause d'un Carambar, une journée ensoleillée avec des amis au bord de l'eau…
Une vie, rien en somme, que la somme des instants.
Ce sont vers celles-ci qu'on revient toujours parce qu'elles sont fiables, rassurantes.

C'est avec nos culottes, en fin de compte, qu'on est les plus intimes.

grandir.jpg

Même inconfortables, les culottes sont si près de nous, et nous rassurent tièdement.

Ma culotte porte-bonheur.
Ma poumpoum culotte.
Ma culotte trop échancrée.

Par extension, il y a aussi cette nippe qui tout ce temps m'a collé à la peau, je sais en la mettant que je ne l'aime pas, qu'à chaque fois que je la mets, c'est synonyme de "MAUVAISE JOURNEE, HAAAAA, à base de queue au tourniquet du métro dès 8:42, eau froide et gifle d'un inconnu", et toutefois, néanmoins, pour un raison qui m'échappe à fond, j'ai gardé la nippe maudite.

Et puis ce tee-shirt noir, le classique, celui sur lequel je peux toujours compter, celui qui me donne bonne mine, peu importe le temps, mon humeur, ce bon vieux tee-shirt noir, qui est toujours là pour moi.

Il y a cette fringue, à qui je continue d'accorder une chance, tout en la sachant en sursis...

Et aussi LA robe; celle qui est confortable et sexy, honnête et qui ne m'a rien coûté.

Le pantalon improbable.
La jupe que je porte pour me donner une contenance, et mes chaussures de danse.
Mon bonnet cool qui gratte, mon pull rassurant, ma robe qui dit "hey, bienvenue, c'est le printemps".
Mon jean éternel, mon col roulé snob, ma chemise autoritaire, mon foulard détourne l'attention.
Le chapeau que je n'ai jamais voulu prêter et puis que je finis par donner, parce que parfois, juste, je suis comme tout le monde et puis je peux lâcher prise.

Toutes ces fringues, toutes ces humeurs, toutes ces histoires, que je lâche un peu dans la nature.

C'est comme pardonner, grandir, lâcher prise, c'est comme faire ses devoirs: çà a l'air beaucoup plus chiant que çà ne l'est vraiment.

On s'allège.

En fait, sans changer de taille, on dirait bien que cette année encore, je grandis.

mardi 5 octobre 2010

Les amours imaginaires

Avant, l'amour et le passage à l'âge adulte, c'était expliqué comme çà au Canada:

http://www.youtube.com/watch?v=lQhfiQrmVdg

Heureusement, Xavier Dolan, le petit génie, l'enfant chéri du cinoche est arrivé pour nous remettre les pendules à l'heure avec le drôle, le subtil, l'incandescent "Les amours imaginaires".

Pour vous situer l'artiste:

http://www.allocine.fr/personne/fichepersonne_gen_cpersonne=261433.html

Dans "Les amours imaginaires", ce petit bonhomme gay, plutôt très mimi et malgré un narcissisme exacerbé - mais n'en faut-il pas un max pour approcher ce que l'on peut qualifier de maîtrise de son art? - réussit un tour de force: raconter avec toute la maladresse et toute la subtilité, toute la générosité, la spontanéité et toute l'honnêteté, toute la poésie que la vingtaine peut comporter, une banale, voire mièvre histoire de ce que les protagonistes prennent pour de l'amour.
A l'heure où l'on nous fait croire qu'acheter un paquet de chamallows vous restituera un moment de tendresse, le film de Xavier Dolan arrive comme une bouffée d'air frais.
Drôles, exaspérants et attachants, les personnages  servent avec humour et tendresse un scénario simple et cruel, entrecoupé d'intervenants qui livrent leurs réflexions hilarantes sur l'amour.
Mais justement, s'agit-il bien d'amour ou d'imagination?
Ne sont-ils pas juste tous amoureux de l'amour, comme le résume une des protagonistes?
Prolifique, inventif et stylé, Xavier Dolan est à suivre, avec un actif de deux longs métrages du haut de ses 21 ans, en tant que scénariste, réalisateur, producteur, acteur etc, etc... bref, en mot, ce petit prodige se fait plaisir et nous délecte.

dimanche 3 octobre 2010

ABC des Filles et des Femmes

L'article ci-dessous est très long, je préfère vous prévenir.

Il est issu d'un projet que j'ai entamé il y a 4 ans de çà, à l'initiative de ma gynécologue et de toutes mes camarades: en les écoutant, j'ai réalisé combien, sans le savoir, nous sommes proches et lointaines en même temps, combien nous avons en commun, mais que finalement, nous en parlons peu.

J'ai donc décidé de mettre les choses sur le papier, de dresser cet ABC.

J'ai exhumé ce projet récemment, et me suis rendue compte qu'il contenait des perles, que je vous livre donc ci-dessous.

Je tenais à remercier toutes les participantes à ce projet, qui est encore en construction.

Toutes remarques, suggestions, réflexion, critiques sont les bienvenues: claire.fh.michaud@gmail.com.

Bonne lecture.





"On est des filles, on est des femmes. 

On se fait siffler dans le métro, ou dans la rue. 
On porte des chaussures qui nous font mal aux pieds ou alors des baskets confortables. 
On a des seins, petits ou gros, du poil aux pattes, on se ruine en épilations révolutionnaires, ou pas, on se rase comme des hommes, ou on s’épile à la cire et c’est parfois douloureux.
La douleur, on connaît, une fois par mois, quand le fond de nos petites culottes rougit en traître, et ça, aussi différentes qu’on soit toutes, ça on l’a en commun. 
On assume, on s’adapte.
On met des jupes, des robes, ou parfois que des pantalons. 
On se couvre, on se cache comme des joyaux sous leurs écrins. 
Parfois, on prend notre courage à deux mains, et on dévoile un décolleté, une paire de gambettes, une cambrure.
Pour devenir copines entre nous, on sait qu’il suffit de taxer un tampon ou une serviette hygiénique à une autre fille, en la regardant avec ce petit air de connivence; parce que ça c’est notre secret, et on le partage toutes. 
Ou alors on peut lui faire un compliment, et là, ça veut dire qu’on a quelque chose en commun. 
Les filles ont toutes cela en commun: elles savent que c’est dur d’être une fille qui sent la vanille, ou une femme qui sent la dame. 
Elles savent que c’est dur d’être un objet de désir, et selon les cultures, une denrée périssable, parfois même une servante. 
Elles savent que leur identité n’est pas encore bien définie, elles ont le droit de travailler dans à peu près n’importe quel milieu impitoyable, mais elles n’ont pas vraiment le droit d’être elles-même impitoyables: ce n’est pas ce qu’on attend d’une femme, la férocité.
Elles savent que c’est dur de gérer leur orgasme, de le situer, quand elles ont conscience qu’elles aussi ont droit au plaisir. 
Elles savent que la masturbation, le plaisir féminin, sont encore tabous, à l’heure où on les voit toutes simuler allègrement dans les médias; là est le paradoxe: on voit la nudité des filles et des femmes exposée partout sur les murs et les écrans, les publicités pour le chocolat sont devenues plus bandantes que feu les films érotiques du dimanche soir, et pourtant, la plupart des gens –hommes et femmes confondus- ignorent toujours comment faire jouir une femme. 
Peu ont la patience de chercher à comprendre ou apprivoiser le sexe de la femme. 
Certaines femmes ne trouvent jamais leur bonheur au lit, alors elles simulent pour faire plaisir à leur partenaire, parce qu’on veut leur faire croire que c’est de leur faute si elles n’arrivent pas à venir, on les traite de frigides. 
Or le bonheur est propre à chacune, il est personnel, et unique, l’épanouissement sexuel se travaille, et parfois il arrive tout seul, comme un petit miracle: la recette, c’est qu’il n’y a pas de recette.
On se maquille, ou pas, on se sent belles, et on se sent moches parfois aussi –au moins aussi souvent  l’un que l’autre. 
On est des filles, des femmes, on veut séduire, on aimerait bien quelqu’un qui nous aime de manière inconditionnelle, pour qui l’on est. 
On a pris du recul sur nos mères, et maintenant on est conscientes de leurs petits défauts, et de leurs grandes leçons, et parfois pas.
Un jour nous aussi on sera mères, ou pas.
On a des petites chattes, des minous, on a des calibistris, des sushi, des vagins, on a des vulves et des clitoris, qu’on nous excise et qu’on nous lacère dans certains pays; parfois dans certains endroits du monde on ne vit pas bien longtemps juste à cause de nos organes génitaux.
A la télé, dans les journaux, on veut nous faire croire que la norme c’est: une peau parfaite, une garde-robe richement fournie, d’énormes seins, une chatte sans poils, un corps imberbe, pas de cellulite, un petit cul tendu et bien ferme, une carrière trépidante et le salaire qui va avec, un amant – ou une amante- attentionné et doux qui nous ferait venir très fort à tous les coups, on veut nous faire croire que la norme c’est une porno star avec un QI extrêmement élevé, et on veut nous faire croire que la société nous respecte et nous admire pour notre intelligence et notre beauté.
Ce n’est pas tout à fait vrai ; et nous, on ne sent pas à la hauteur de cette norme : le problème de cette société, c’est que bien souvent, elle nous fait sentir qu’on n’est pas assez bien pour elle, et que pour être quelqu’un qui y mérite sa place, il faut correspondre à ses critères ; la ‘bonne’ nouvelle, c’est que la panoplie de critères s’achète...
Dans certains pays, on remet en question notre droit à l’avortement. 
Dans d’autres on nous masque, on nous cache. On nous bat et on nous viole un peu partout, assez souvent. 
Je ne suis pas en train de dire pas que nous sommes des victimes. 
Peut-être l’avons-nous bien cherché finalement. 
C’est vrai, au fond, qu’est-ce qu’on a avec nos revendications ? 
Est-ce que, vraiment on veut être égales aux hommes ? 
Est-ce qu’on ne voudrait pas plutôt être prises telles qu’on est, juste des filles, juste des femmes ? 
Pas moins, pas plus, mais pas , surtout pas des ersatz de mecs. 
On est différentes de vous messieurs, acceptons-le et tentons donc une cohabitation sereine, on ne veut certainement pas un rapport de force.
Les femmes portent en elles le potentiel de la vie, les vies sont en nous, et on peut les éclore si on veut. Depuis de millénaires et pour encore des millénaires, les femmes ne sont qu’un grand, qu’un vaste et immense potentiel. 
C’est leur pouvoir irrévocable, personne ne peut le leur prendre.
Ce qui suit n’est pas un pamphlet féministe, parce qu’aucune des filles qui y a participé ne se considère comme telle. 
On veut faire valoir nos droits, certes, mais on n’est pas féministes, non, on est juste féminines.
Ceci n’est pas un guide, le propos de cet ABC n’est certainement pas d’apprendre aux filles ce que c’est d’être une fille, ou une femme. 
A travers une série de témoignages de filles et de femmes le plus varié possible (même si c’est surtout des filles de la vingtaine qui répondent, parce qu’elles font partie de ma génération), on se raconte, ici, nos secrets, nos espoirs, nos anecdotes, nos peurs, nos envies…
Je les ai rencontré et leur ai posé la cinquantaine de questions ci-dessous, puis j’ai rangé, organisé, décortiqué leurs réponses, j’ai modifié leurs prénoms, mais pas leurs âges et leurs professions – j’ai moi-même répondu au questionnaire.
Voici donc, en gros, ce que nos conversations ont donné.
Une dernière chose, et pour citer une des intervenantes: n'oubliez pas, chères amies, que si vous avez un vagin et des idées, vous irez loin !





Questionnaire

 Quand as-tu remarqué pour la première fois la différence entre les filles et  les garçons?
 Qu’est ce que la féminité selon toi ?
 As-tu déjà voulu être un garçon, si oui pourquoi ?
 Comment vis-tu ta féminité (ton image, ton poids, ta carrière…) ?
 Que pense-tu du statut de la femme dans la société ?
 Que pense-tu de la presse féminine ?
Est-ce que tu as déjà considéré qu’être une fille t’a discriminé,     desservi, voire handicapé ?
 Que penses-tu du féminisme ?
 T’es-tu déjà sentie vulnérable de part ta féminité ?
10) T’es-tu déjà sentie menacée à cause de ta féminité ?
T’es-tu déjà sentie victime de ta féminité ?
 Que pense-tu de la prostitution ?
Pense-tu que le sexe soit une monnaie d’échange ; si oui, t’en es-tu déjà servi ?
13) Te souviens-tu de ta puberté ?
 Raconte tes 1ères règles ; comment les appréhendes-tu maintenant ?
 Est-ce que tu as des techniques de séduction/ drague ?
 Aime-tu qu’on te séduise, si oui comment ?
 Qu’est ce qui te rebute chez un homme ?
 Qu’est ce qui te rebute chez une femme ?
 Consulte-tu un gynécologue 
Utilise-tu un moyen de contraception, si oui, lequel ?
 As-tu déjà eu une maladie ‘propre aux femmes’ ?
Est-ce que tu bois ?
Tu t’épiles ou tu te rases ?
Que penses-tu des accessoires de filles (maquillage, sacs, talons, décolletés, jupes…) ?
 Si tu as des enfants, comment s’est déroulé l’accouchement ? Etait-ce un ‘accident’ ou les as-tu ‘planifiés’ ?
T’es-tu déjà faite avorter ?
 Quelle est ta relation à ta mère?
Quelle est ta relation à ton père ?
 Comment appréhendes-tu le fait de vieillir ?
Que pense-tu de la galanterie ?
As-tu déjà été amoureuse, si oui, souvent  ?
Jusqu’ou pourrais-tu aller par amour ?
Es-tu amoureuse ?
Es-tu fidèle ?
As-tu des armes ?
 Que pense-tu de tes seins ?
Que pense-tu de ton corps ?
 Es-tu sexuellement active, et si oui, comment s’est déroulé ta 1ère expérience sexuelle ?
 As-tu déjà eu une MST ?
 Comment appréhendes-tu ta sexualité ?
 Y a-t-il des pratiques sexuelles que tu refuses ?
Que pense-tu du mariage ?
Parle-tu de sexe avec ton compagnon ?
Quelles est la part d’intimité dans ton couple ?
As-tu déjà eu un orgasme ? Si oui, clitoridienne ou vaginale ?
 Te masturbes-tu ?
 As-tu déjà utilisé des sex-toys ?
As-tu déjà eu une expérience homosexuelle, sinon, l’envisagerais-tu ?
As-tu déjà eu une expérience sexuelle déviante (échangisme, SM…), sinon, l’envisagerais-tu ?
Comment améliorerais-tu le statut de la femme ?
Y a-t-il une question que tu voudrais que je te pose ?





 A.

Accompagnement (masculin) : Tenir la main de quelqu’un à travers les passages du temps et de la vie. Les périodes peuvent être rapprochées, ou plus sporadiques.

M, 60 ans, gynécologue : « Je les vois, et on discute de ‘femme à femme’; elles veulent un peu que je les conseille comme une grande sœur. Les jeunes filles comme les dames un peu plus âgées veulent surtout que je les rassure. En tant que gynécologue, je les écoute et je les accompagne seule, en revanche je ne les soigne jamais seule, c’est toujours un travail d’équipe. »

C, 24 ans, auteure : « La première fois que je suis allée chez le gynéco, j’avais quinze ans et je n’arrivais pas à retirer mon tampon ; j’avais eu du mal le mettre, car il n’avait pas d’applicateur. J’étais tellement désespérée que j’ai demandé à ma mère de m’aider, elle a tenté, mais en vain ! J’avais tellement peur, on n’est pas à l’aise avec son corps à cet âge-là, mais le docteur me l’a enlevé en deux secondes, avec une habileté assez déconcertante. Après ça, je me suis dit que je retournerais la voir régulièrement, et qu’elle serait là à toutes les étapes importantes de ma vie ; je la vois tous les six mois maintenant pour faire un bilan régulier de ma santé, de ma vie amoureuse et sexuelle, de ma vie de fille, quoi. »

L, 29 ans, assistante de production :« Je suis enceinte et j’ai un obstétricien, donc je n’ai plus vraiment besoin de voir ma gynécologue, pourtant c’est elle qui m’a annoncé la bonne nouvelle, et elle me connaît depuis longtemps, alors je continue à la voir, juste pour qu’elle me rassure, je lui fais part de mes inquiétudes et de mon ressenti. Je me souviens de tout ce qu’elle me dit, parce que ça compte. Elle prend le temps pour moi. »

E, 58 ans, femme au foyer : « Un jour, elle m’a dit que mes ovaires étaient en panne, que ça y était, le processus de la ménopause s’était enclenché ; quand je me suis mise à fondre en larmes, elle m’a regardé, un peu surprise et un peu amusée, elle m ‘a dit que j’étais la même personne et que ça ne changeait rien. Moi, j’étais terrifiée de devenir laide, grosse et ridée, de ne plus servir à rien. C’est un cataclysme dans la vie d’une femme lorsqu’elle se rend compte qu’elle ne va plus plaire aux hommes ; elle m’a prescrit des hormones, et à vrai dire elle avait raison, je suis la même personne. »

Accouchement (masculin) : Mise au monde.

M-L, 55 ans, thérapeute : « Surprise ! J’ai vécu çà comme une initiation. Sans anesthésie, sans péridurale… J’ai beaucoup souffert, sans rien dire. Mon mari a assisté à l’accouchement, ce que je n’ai pas trouvé facilitant. Je ne me suis pas sentie soutenue, parce que je me sentais obligée de le rassurer. J’avais peur pour mon bébé, la sage-femme était un garde-chiourme, mais heureusement le médecin était un vrai gentleman. J’ai eu très peur, j’ai cru que j’avais un monstre : Bastien était tout déformé et pesait 1,9 kg. Je me suis coupée de mes émotions. Je ne voulais pas de cet enfant. Il y a eu un silence dans la pièce, personne ne comprenait ce qu’il se passait, ni mon mari ni moi ne voulions d’un prématuré. J’ai enfermé ce drame jusqu’à la naissance mon mon petit-fils il y a un an. Puis le médecin a dit qu’il y en avait un autre. Julien est né cinq minutes après. Quand ils sont sortis de moi, j’avais l’impression d’accoucher de truites, c’était comme un orgasme ! Tout le monde a été rassuré, sauf moi, je me suis retrouvé toute seule avec mes interrogations, le soir dans la chambre, j’étais seule avec mon drame. Il y avait un tel branle-bas de combat dans mon ventre redevenu tout maigre, que j’ai eu peur d’en avoir un troisième ! J’ai vécu çà comme une immense solitude, comme si cette expérience m’avait baignée d’inquiétude. C’est trop fort, après çà je sais que je ne pourrais pas tuer. Si je pouvais revenir en arrière, je voudrais choisir à nouveau ma manière d’accoucher. »

Alcool (masculin) : Substance euphorisante, désinhibante et addictive à consommer avec mo-dé-ra-tion ! 

E, 24 ans, étudiante : « Je bois, en moyenne trois fois par semaine, entre tous les jours et plusieurs fois par semaine, je ne regrette rien de ce que j’ai pu faire quand j’ai bu, je ne veux pas mettre çà sur le compte  de l’alcool, c’est plus un exhutoire, un truc pour me relaxer. »  

M-L, 55 ans, thérapeute : « Je ne bois pas vraiment. Mon corps ne peut plus. Enfin, j’ai bu hier pour l’anniversaire de mes enfants. Je ne bois que du très bon vin rouge. Et du rhum. »

E, 25 ans, assistante-réa: « Dès fois je bois trop ; je ne surveille pas, çà ne me traque pas, j’aime bien çà, je bois quand j’en ai envie, je ne fais pas gaffe. »
Amélioration (féminin) : Lorsque une chose gagne en qualité.

I, 27 ans, DH : « Si je devais améliorer la condition féminine ? Tampons/serviettes remboursés par la Sécu ; j’interdirais toutes ces pubs sexistes, et j’exhiberais le sexe des hommes pour le démystifier ; notre société fait les choses à l’envers, elle mystifie le sexe de l’homme et cherche à vulgariser le sexe de la femme. »

E, 24 ans, étudiante : « La victimisation des femmes me saoule. Il faut remettre les choses à leur place, on est mieux en France que dans beaucoup d’autres pays. Les femmes se plaignent beaucoup dans notre pays ; je pense qu’elles devraient commencer par faire appliquer les lois qui sont passées au lieu de tout le temps réclamer plus, parce qu’elles se décridibilisent. D’autres parts, on obtiendra rien par la force. »
Amour (masculin) : La chose la plus douloureuse, compliquée, fragile et la plus belle du monde ; lisez de la poésie, écoutez de la musique, c ‘est le sentiment qui a le plus inspiré les humains ces trois mille dernières années, parce qu’au fond, rien n’a changé pendant tout ce temps : c’est la seule chose à laquelle l’humanité aspire pour se perpétuer.

E, 24 ans, étudiante : « Je suis amoureuse, là j’en suis à la troisième fois ; mais d’abord je me suis dit ‘si çà se trouve je peux être plus amoureuse’, ensuite, je me suis dit que çà ne l’était pas, donc au début je me suis dit ‘génial, c’est l’homme de ma vie, mais s’il me quitte, je vais me ramasser !’ Alors parfois je doute de moi, et donc de nous, je fais des crises de jalousie. Je serai très mal s’il me quittait, je lui suis fidèle depuis cinq ans, c’est beau, hein ? »

M-L, 55 ans, thérapeute : « Oh oui j’ai été amoureuse ! Je me suis fait mal d’hommes, mais je n’ai jamais voulu fermer. Cette intensité d’être un point de contact, tête, cœur, corps, âme… L’amour c’est l’eau de la vie. Je pourrais aller très loin par amour. Je ne suis pas amoureuse en ce moment, mais j’aimerais l’être, j’aimerais encore aimer. »

D, 55 ans, coach : « J’ai été amoureuse, j’aime sans compter, j’aime, j’aime, j’aime toutes les personnes que j’aime ; c’est bon, c’est chaud. Ma douleur avec mes parents c’était qu’ils n’aient pas été réceptifs à mon amour. J’ai demandé à un médecin qui s’occupait de moi pendant mon cancer de respecter mon choix de ne pas suivre le protocole. J’ai probablement fait un transfert sur lui, parce que pour la première fois, quelqu’un m’acceptait de manière inconditionnelle. Cela n’a rien à voir avec la vie privée, mais c’est une belle preuve d’amour, non, d’être là pour quelqu’un, quoi qu’il arrive. Il est là. Il a peut-être outrepassé son rôle, mais il est encore là ; je sais que je peux l’appeler quand je veux, je ne le fais pas, mais je sais qu’il est là. »

M, 22 ans, comédienne: « Je n’ai pas été amoureuse souvent, mais quand c’est arrivé çà m’a fait peur, parce que je tombais dans une dépendance dans laquelle je ne me reconnaissais pas. Je fais une différence entre aimer et être amoureuse. Tu peux encore aimer quelqu’un et ne plus éprouver de désir pour cette personne. »
Argent (masculin) : Les petits papiers qui gouvernent le monde.

D, 55 ans, coach : « Je ne trouve pas que cette société tienne compte du fait que les femmes, si elles veulent travailler et élever des enfants, doivent mettre les bouchées doubles, voire triples. Financièrement, je trouve qu’on devrait avoir une réelle compensation. »
C, 24 ans, auteure: « De toutes façons, on n’en a jamais assez. Ce n’est pas un scoop, c’est la clé du pouvoir. Mais on fait payer aux femmes, c’est le cas de le dire, si elles en ont plus qu’un homme. Cela veut dire qu’elles veulent singer les hommes, ou qu’elles ont dû se comporter comme eux pour réussir. Je suis rentière, et plusieurs de mes petits amis précédents m’ont fait sentir que c’était vexant si je prenais l’addition. Maintenant çà va mieux. Et tant pis pour les jaloux, j’assume mon coté ‘mec’ ! Ceci dit, cette histoire de salaires hommes/femmes inégaux à travail égal, çà c’est juste un scandale ; c’est le problème de l’œuf et la poule, on ne sait pas si ce sont les mentalités qui ont la dent dures ou si ce sont les femmes qui n’osent pas réclamer leur dû parce que ce n’est pas ce qu’on attend d’elles… »
Arme (féminin) : Accessoire ou subterfuge qui permet de se défendre, ou d’attaquer.

M-L, 55 ans, thérapeute : « Si j’ai des armes ? Heu, mon regard de lynx ? Oh non alors ! Non pas du tout ! »

C, 24 ans, auteure: « Mon humour ».

D, 55 ans, coach :  « Plus aujourd’hui. En fait c’est un projet, avec tout ce que j’ai acquis dans ce parcours, de pouvoir être nue, et qu’on ne me tue pas. Avoir vaincu le cancer, c’est un peu avoir vaincu la mort, quel travail ! C’est pour çà que je peux transmettre, grâce à mes ‘stages intensifs’ ».
Avortement (masculin) : Acte d’interrompre volontairement sa grossesse, pour des raisons diverses et variées qui appartiennent à la patiente. 

M, 60 ans, gynécologue : « J’ai moins d’avortements que d’autres médecins. Détresse. Solitude. Surprise. Ambivalence dans l’attitude de certaines ; elles ne voulaient pas d’enfant et attendent de tomber enceintes pour en avoir la confirmation. Les hommes, pendant l‘avortement, sont bien souvent absents ; et les femmes sont d’autant plus solidaires entre elles ; celles qui en ont subi un sont d ‘autant plus motivées pour aider celles qui vont en subir un. Liberté de son corps. Je comprends l‘opacité d’un tel choix. »

M-L, 55 ans, thérapeute : « Ca ne m’est pas arrivé, mais c’est incroyable le nombre de femmes à qui çà arrive. A froid, je pense que si j’avais eu un enfant anormal j’aurais avorté. De par ma profession, je suis des filles à qui c’est arrivé, certaines sont au bord du suicide ! Je comprends qu’on puisse faire ce choix, et je mesure toute la détresse que çà peut engendrer. Je trouve que la loi Veil est géniale, mais je trouve que la transmission de femme à femme est mal faite, et il ne faut pas oublier que çà créé des failles irréversibles dans l’être si l’on ne se fait pas aider... »

E, 25 ans, assistante-réa: « J’étais avec lui depuis 6 ans, on était en train de se séparer, mais on a refait l’amour une dernière fois. Je suis partie travailler sur un tournage en province, et je manipulais des produits assez toxiques, qui me rendaient malade (je faisais de la déco sur le plateau). Le soir, quand je me retrouvais seule dans ma chambre d’hôtel, je me souviens que je me regardais dans l’immense glace de ma chambre, et je trouvais que mes seins avaient grossi, j’étais super contente ! A aucun moment, je ne me suis posé la question, et je bossais avec une fille qui s’est étonné du fait que je sois tout le temps nauséeuse, elle m’a suggéré que je pouvais être enceinte. On a fait un test, et horreur, il était positif ! Super bizarre, ce qui se passe dans ta tête, parce que quelque part, j’étais contente de savoir que je pouvais enfanter… J’ai appelé mon ex, ma mère. J’ai été obligée de le dire aux gens avec qui je travaillais, ils ont tous été adorables avec moi, tout à coup, ils étaient tous aux petits soins avec moi. J’étais enceinte de plus de 2 mois, mais j’ai dû attendre une semaine supplémentaire –c’est un délai obligatoire que te donnent les médecins pour être sûrs que tu es sûre de ton choix. J’ai accouché normalement à l’hôpital de Brest, sous médicament, ma maman est venue me rejoindre. J’ai eu des complications, un mois et demie plus tard, après être rentrée à Paris. Je suis allée aux toilettes normalement, et hémorragie de sang, partout. Ma coloc’ m’a amenée aux urgences. Les gynécos là-bas m’ont alors dit que  je n’avais pas entièrement expulsé le caillot de sang qui se créé au moment d’un avortement. Elles m’ont bien fait culpabiliser, la méchanceté des femmes ! J’ai halluciné… Je les comprends, elles ne veulent pas que tu le refasses, mais seules les femmes réagissent ainsi, un truc de vengeance peut-être… Au-delà de çà, je n’ai pas été traumatisée plus que çà… »
B.
Bisexuée (féminin) : Qui possède les caractéristiques sexuelles féminines et masculines.

M-L, 55 ans, thérapeute : « Je ne suis pas bisexuelle, mais je me sens bisexuée parfois, j’ai fait des expériences chamaniques à base de psychotropes, et j’ai vécu ce que c’était la jouissance d‘un homme, et je trouve çà assez géant !  J’aimerais beaucoup vivre une année dans la vie d‘un homme, parce que je les envie à certains égards. Je crois que j’envie ce que les hommes vont devenir…» 

C.

Cancer (masculin) : Maladie. Le corps s’attaque lui-même, les cellules se désorganisent.

D, 55 ans, coach : « J’avais 43 ans, j’avais promis au père de mon troisième enfant qu’on en ferait un quatrième. Mais çà ne marchait pas. J’ai fait des tests. On m’a dit que j’avais un cancer. La maladie on peut en faire un ennemi, on peut s’en défendre… Mais j’étais démunie. J’ai trouvé tous les psys qui m’entouraient complètement  désarmés, à côté de la plaque, ne mesurant pas l’ampleur, et mes fils plus jeunes, eux m’ont aidée... Est-ce que si cela m’arrivait aujourd’hui je me soignerais de la même manière ? Porter sa propre santée ce n’est pas simple.»

Chatte (féminin) : Nom familier pour le sexe de la femme (cf le minou, le sushi, le vagin, le calibistri, le colibri, la chagatte ...)

E, 24 ans, étudiante : « Je me l’épile, j’aimerais bien la faire épiler au laser. Je l’aime bien, un de mes copains m’a dit qu’elle était vachement sexy. Je ne sais pas ce qu’il a voulu dire, mais çà m’a beaucoup donné confiance en moi. »

Corps (masculin) : Notre enveloppe charnelle.

M-L, 55 ans, thérapeute : « Il est pas mal, il y a des trucs que je préférerais avoir : centimètres en plus, la peau qui reste tendue… J’ai la chance de ne pas être trop abîmée, d‘être encore souple, d’avoir conservé ma sensualité, mon corps est plutôt mon ami, il me parle, alors tant que je l’écoute, çà va. J’ai eu de la chance et je l’ai entretenue.» 

D.

Déni de grossesse (masculin) : Acte de nier, consciemment ou non, le fait d’être enceinte.

M, 60 ans, gynécologue : « Psychose, maladie mentale, en occultant son corps, on occulte sa grossesse, c’est soi qu’on nie en niant sa grossesse ».

Discrimination (féminin) : Traiter quelqu’un diférement en raison de sa différence (sexuelle, sociale, religieuse…) 

D, 55 ans, coach : » Quand on est une femme sexy avec un vrai métier –je veux dire des responsabilités et des fonctions… Ce n’est pas si évident que çà ! Les hommes m’ont fait cher payer ma réussite. »
Divorce (masculin) : Lorsqu’un couple marié se sépare, on dit qu’il divorce. S’ils ont des enfants, c’est souvent eux qui sont au cœur du conflit.

M-L, 55 ans, thérapeute : « Quand j’ai divorcé, je n’avais pas la crédibilité de mon ex-mari, chef d’entreprise. Cela a été un drame. »
Doute (masculin) : Incertitude, "je ne sais pas".

M-L, 55 ans, thérapeute : « Des autres à moi, j’ai pu en avoir pas mal, mais de moi à moi, çà s’est toujours assez bien passé. »

E.
Egalité (féminin) : Bénéficier du même traitement qu’autrui.

J, 26 ans, punk : « On a accepté l’idée d’une femme libérée et çà infantilise les hommes. Le statut de l’homme et de la femme est en évolution, il faudra des années pour qu’il y ait une réelle égalité, je n’y crois d’ailleurs pas vraiment. »

Enfant (masculin) : 
D, 55 ans, coach :  « Je n’ai planifié aucun de mes trois enfants, à chaque fois c’était une histoire d’amour. Le premier est né en 72, pas de péridurale, pas d’échographie, l’accouchement a été douloureux, on m’a demandé de ne pas crier, l’accoucheur est arrivé à la fin, on m’a demandé de le retenir, ce qui est une chose que je n’ai vraiment pas su faire ! Le deuxième est né dix ans plus tard, c’était une journée pleine de lumière, heureusement, j’ai eu un bon accoucheur, je n’arrivais pas à sortir ses épaules, j’ai eu peur ; quand il est sorti, il était beau comme s’il sortait de chez le coiffeur et son papa pleurait tout le temps. Le troisième, j’avais prévenu son papa que je ne voulais pas souffrir. On est rentré de voyage et j’ai perdu les eaux, je n’ai pas senti les contractions mais c’était parti. C’est surtout son père, gynécologue, qu’on a soutenu, alors qu’il insistait pour m’accoucher ; j’ai insisté de mon coté, qu’il soit assisté. Mes trois fils, je les ai eu de pères pour qui c’était la première fois. 
Epilation (féminin) : Le fait d’enlever les poils (ces cheveux d’hommes sur le corps, contre lesquelles les femmes livrent une guerre séculaire).

M-L, 55 ans, thérapeute : «J’ai eu un problème d’hormones à un moment, et j’ai eu recours à l’épilation électrique. Cà n’a absolument pas marché. Le problème d’hormones s’est réglé. Maintenant j’ai un petit épilateur. »

C, 24 ans, auteure : « Mon ex avait réussi à me faire complexer sur mon minou. Il était amateur de porno, il le trouvait trop poilu. Quand je l’ai quitté, j’ai décidé de me faire épiler au laser. Ca m’a changé la vie, maintenant il est net, c’est cool. Les jambes et aisselles, je rase, j’avoue que je ferais bien un coup de laser aussi, parce que çà change la vie. Je suis très brune et j’ai la peau très blanche, alors j’ai souvent l’air d’être plus poilue que mes mecs… »

D, 55 ans, coach :  « Je me rase un peu maintenant, mais avec la ménopause, tout çà s’est beaucoup calmé ! »

F.

Féminisme (masculin) : Ensemble d’idées visant à améliorer le statut des femmes au sein de la société. Le terme date de 1874, il fait allusion au militantisme féminin qui est né juste après la révolution française, lorsque les femmes commencent à prendre part aux débats révolutionnaires.

J, 26 ans, punk : « Je pense que çà a été utile, c’était très intéressant au début –je ne pense pas au phénomène armé des années 70, mais plutôt aux lois Veil. Mais c’est un changement qui a peut-être été trop brusque, on en paie encore le prix maintenant, parce tout évolution se fait progressivement. Je ne comprends pas l’intérêt de se revendiquer féministe aujourd’hui ; moi j’aime bien mes soutien-gorges et je n’ai pas du tout envie de les brûler. »

M-L, 55 ans, thérapeute : « C’est trop. Merci aux pionnières, mais maintenant, c’est juste trop. »

D, 55 ans, coach :  « Grâce à elles j’ai pu être un objet quand je le voulais. Je ne pense pas que comme elles, je me serais opposée aux hommes ; et je ne suis pas non plus l’égale de l’homme, la question n’est pas là : je suis différente ! »
Féminité (féminin) :  L’ ensemble des caractères qu’on attribue aux femmes.

D, 55 ans, coach : « C’est un mystère ! Et c’est tout ce qui demeure avec le temps. »

M-L, 55 ans, thérapeute : «C’est bon ! C‘est le pouvoir de la réceptivité ; c’est la puissance d‘être en creux, c’est la conscience d’être une planète… Parce qu’on est les gardiennes de la vie. » 

J, 26 ans, punk : «Pour moi c’est la sensibilité, la réceptivité, la capacité d’empathie et de compassion… C’est d’avantage la mère que l’amante… Je me sers de ma féminité et de ma séduction que je connais mais que je prends pour ce qu’elle est ; je suis sensible aux canons de beauté de notre époque, je ne veux pas être une baleine, mais je crois que pleins de femmes peuvent être belles, et femmes à leur manière. Etre une femme ne m’a jamais handicapée, çà m’a obligé à jouer des rôles que je n’avais pas forcément envie de jouer, mais je ne me suis jamais sentie inférieure ou diminuée. »

M, 25 ans, comédienne : «La féminité selon moi, ce serait une sorte d’instinct de maternité, un raffinement, une finesse, une discrétion, une allure, un charme… »

E, 24 ans, étudiante : «Tu sais que tu es féminine si on vient t’aborder. C’est quelque chose que j’ai acquis, je l’ai appris, plus pour faire plaisir à mon copain au début que pour moi ; maintenant, je prends de plus en plus plaisir à m’occuper de moi; c’est pour continuer à séduire mon mec, me maquiller, montrer mes formes, je prends confiance en moi. »
Femme (féminin) :  S’il y avait une définition, çà se saurait !!!

S de B, décédée, écrivain, philosophe : «On ne naît pas femme, on le devient. »
Fidélité (féminin) : Loyauté dans le couple ; rester entier et avoir des relations avec une seule et même personne.

M-L, 55 ans, thérapeute : «J’estime avoir été fidèle dans mon mariage. Je suis fidèle à qui je suis, et je le dis. Mais j’ai eu un amant, lorsque mon couple a été, d’un commun accord, fini. »

D, 55 ans, coach : « Je suis fidèle, çà dépend. »

C, 24 ans, auteure : « Je n’ai jamais, jusqu’ici, été fidèle. Ca fait plus d’un an, maintenant, que je le suis, et ça fait du bien ! Et paradoxalement, j’ai plus confiance en lui, c’est un sorte de cercle vertueux. Mes ex, je les trompais probablement parce que j’avais peur qu’eux le fasse. Pas envie de lui mentir ou de lui cacher quoique ce soit, c’est pas mal. Ca ne veut pas dire que je n’ai pas de désir pour d’autres, mais c’est de l’ordre de la pensée, alors c’est autorisé : à la fin de la journée, c’est tellement mieux de ne pas franchir le pas que de céder bêtement pour un coup sans lendemain. »

G.

Galanterie (féminin) : Courtoisie particulière qu’opèrent les hommes envers ces dames.

D, 55 ans, coach : « Oh c’est le minimum vital ! Les hommes snt toujours très galant avec moi. »

M-L, 55 ans, thérapeute : « J’adore ! J’ai cet ami qui veille toujours à ce que dans la rue je ne marche pas du côté de la chaussée, qui me tient la porte… C’est de l’attention, de la précaution, je trouve çà positif, d’autant que c’est dirigé vers une femme.  Ca me touche, j’ai l’impression que çà me caresse !»

M, 22 ans, comédienne: « C’est old-fashionned mais j’aime bien, c’est tout sauf un comportement macho… »
Garçon (masculin) : Jeune homme souvent maladroit de sexe masculin qui n’a qu’une question en tête : le sexe.

M, 60 ans, gynécologue : « Quel que soit leur âge, de toute façon c’est beaucoup au sexe qu’ils pensent, mais pas uniquement. Ils s’interrogent énormément sur la façon de draguer une fille, comment lui donner du plaisir et comment éprouver eux-mêmes du désir et du plaisir avec elle. » 

J, 26 ans, punk : « J’ai déjà voulu être un garçon. C’était aux fêtes de Bayonne, et ils me narguaient tous à pisser debout dans la rue ; moi j’en avais marre de m’accroupir derrière les bagnoles! »

D, 55 ans, coach : « Quand j’ai compris, en regardant mes frères, que je ne serai jamais un garçon, çà voulait dire toute une partie de libertés en moins… Tout un tas de choses que je ne pouvais pas faire, çà m’a plombé à l’époque, cette prise de conscience. » 
Grossesse (féminin) : Le fait d’être enceinte, attendre un enfant. 

M, 60 ans, gynécologue : « C’est un temps qui se répète. D’abord, elles ne veulent pas d’enfants, et tout à coup elles se réveillent. A la joie du premier test de grossesse positif, se succède rapidement l’angoisse. Les articles qu’elles lisent dans la presse sont souvent alarmants, elles ont peur de ne pas trouver de place en maternité, elles ne savent pas ce qu’elles vont être autorisées à manger, à faire… Les médias jouent un rôle pervers, comme souvent, parce qu’ils génèrent une peur, et qu’un réel parcours du combattant commence pour les femmes.
Idéalement, une femme enceinte doit manger bien cuit, bien nettoyer les fruits et légumes, éviter le fromage cru à cause des risques de listériose, éviter les sushi, boire un verre de vin par jour grand maximum, et prendre entre dix et douze kilos au plus. Le minimum d’activité est recommandé, ainsi que du repos. C’est très contraignant, et en dépit de cela, une grossesse sur trois se termine par une fausse couche dans les trois premiers mois.
En tant que médecins, notre rôle est ambivalent parce qu’on voudrait rassurer, mais on est quand même obligés de pister la maladie, de minimiser le plus possible les risques parce que la technologie nous le permet et nous y oblige ; je dis par-là que si on laissait faire la nature, les choses se passeraient probablement tout aussi bien, mais la société nous impose cette surprotection pas forcément indispensable. 
Les femmes sont très fragiles lors de la grossesse, elles ont souvent besoin de plus de tendresse et d’affection, la relation à leur propre mère et au père de l’enfant doit alors être particulièrement sereine et épanouissante ( à cause du bouleversement hormonal qui se produit en elle, les femmes enceintes ont tendance à être beaucoup plus vulnérables que d’habitude) ». 

Gynécologue (masculin) :  Docteur, accompagnateur, qui s’occupe exclusivement des femmes.
E, 25 ans, assistante-réa: « Je consulte un gynéco, une femme. La seule fois où j’ai vu un homme j’y étais obligée. Cela va faire un an et demie que je n’y suis pas allée. Je me sens vulnérable, pour le coup, quand j’y vais, on ne peut pas dire que je sois à l’aise… »

H.

I.

Inceste (masculin) : Relation ou acte sexuel entre deux membres de la même famille. 

M, 60 ans, gynécologue : « Il s’agit souvent d’un viol de l’un des membres de l’entourage proche de la famille sur un autre. C’est effrayant comme c’est répandu. De quelle pulsion cela peut-il venir ? Les cas les plus fréquents sont un oncle sur sa nièce, ou un beau-père sur ses belles-filles, neuf fois sur dix, des hommes sur des petites filles. Beaucoup d’entre elles le cachent pendant des années, d’autres l’occultent. Plus tard, elles développent un mal-être dans leur corps, des infections gynécologiques ou psychosomatiques à répétition, des troubles comportementaux dans leur relation à l’autre. Il y a plusieurs profils : celles qui se délurent et qui se protègent d’une vraie relation en faisant en sorte que la personne en face perde ses moyens, ou celles qui rejettent complètement la relation. Elles ont tous les âges lorsqu’elles ouvrent enfin les yeux, et dans tous les cas elles ont entretenu un rapport de déni très pervers, pendant des périodes variables. Elles sont souvent issues de familles strictes, religieuses, dans lesquelles on communique peu. 
La dimension du secret prône, le non-dit, le silence, l’interdit, et tout ça est entretenu par la peur du rejet, parfois même avec la complicité d’autres membres de la famille. 
C’est vieux comme l’humanité, et c’est encore un immense tabou. « 

Interrogation (féminin) : Question.

M, 60 ans, gynécologue : « Pourquoi ce décalage entre ce que les médias disent et la réalité ? Comment se fait-il que j’entende sans cesse parler d’échangisme à la télévision, alors qu’en vingt ans de carrière, une seule de mes patientes m’a dit avoir essayé ? Est-ce que je pratique bien mon métier, ou alors est-ce que je passe à côté de mes patientes ? Où est la limite entre pousser à la confession pour aider une patiente et devenir intrusive ? Pourquoi cette société passe-t-elle son temps à nous dire que nous ne sommes pas assez bons, pourquoi cherche-t-on toujours à nous vendre quelque chose ? »
Intergénérationnelle, communication (féminin) : Ce qui se dit, ce qui se transmet, entre les parents et les enfants, et vice-versa.

M, 60 ans, gynécologue : « Elle est de plus en plus rare, comme si les enfants avaient plus à apprendre des médias que de leur famille, ou de leurs aînés. Il y a probablement une pudeur des deux côtés, mais je déplore le manque de communication entre les mères et leurs filles par exemple. La cellule familiale est plus éparse et moins soudée, et chacun reste confiné derrière ses questions et ses inhibitions, ce qui est vraiment dommage. »

J.

Jalousie (féminin) : Il est souvent reproché aux filles de se jalouser, de se mettre en compétition, de s’envier entre elles. Pourtant si vous leur demandez, elles vous répondront toutes que ce rapport les ennuie.

K.

L.
Lesbienne (féminin) : Femme qui est attirée par d’autres femmes (gouine, broute-minou, camioneuse, lesbos…).

M.
Maman (féminin) : Mère, qui enfante, qui élève.

M-L, 55 ans, thérapeute : « Mon rapport à ma mère a été très compliqué pendant longtemps. Maintenant çà va mieux. Je suis le fruit d’un presque avortement ; je n’étais pas désirée ; alors j’ai eu le sentiment de ne convenir ni en tant qu’enfant ni en tant que femme. Il n’y a eu aucune transmission en tant que femme. Au niveau matériel, çà a été une ‘mère-courage’, au niveau émotionel, rien. Elle s’est montrée intrusive. »  

D, 55 ans, coach :  « Ma mère souriait très peu, et moi je me donnais le devoir de la faire sourire, parce que c’était important qu’elle aille bien. C’était avant tout la femme de mon père. Elle découvre depuis très peu qu’on peut s’inquiéter de quelqu’un, puisqu’elle a eu un cancer, comme moi. Est-ce qu’elle a pensé à moi, je n’en sais rien. Ma mère c’est beaucoup de douleur. »

M, 22 ans, comédienne: « J’ai une bonne relation avec ma mère, en revanche je l’ai trouvé faible. Je me suis élevée contre çà, parce que çà m’a fragilisée, un temps. »

E, 25 ans, assistante-réa: « C’est un peu compliqué, je l’aime parce que c’est ma maman, mais j’ai toujours été plus proche de mon père –c’est d’ailleurs lui qui a coupé le cordon entre ma mère et moi lorsque je suis née, c’est lui qui m’a pris dans ses bras en premier, symboliquement c’est quand même très fort … Ma mère, çà a commencé à être différent avec elle le jour où je ne l’ai plus regardé comme une maman mais comme un humain. A l’adolescence, elle n’aimait pas du tout mon copain et elle m’a fait la misère, elle m’a faite souffrir comme peu de gens m’ont fait souffrir à cause de çà. Du coup il y a eu coupure, je me suis rendue compte à quel point elle pouvait être égoïste et intransigeante, je crois qu’elle est malheureuse au fond, moi je ne suis pas comme çà, je suis très différente d’elle ; je n’ai pas d’attachement filial à elle, alors je l’aime, mais nos relations ne sont pas simples… »
Mariage (masculin)  : Union  officielle, civile ou religieuse entre deux êtres. Dans le désordre et de manière non-exhaustive, cela engendre souvent : cadeaux, famille, engueulades, enfants, divorce, prosperité, tendresse, fiesta, perpétuité, blabla…

M-L, 55 ans, thérapeute : « J’aimerais vraiment vivre une belle histoire, et je pourrais aller jusque là, changer de nom… Je trouve que c’est une très bonne institution pour protéger les enfants. Mais çà devrait être une cérémonie paienne et sacrée, un peu comme dans le chamanisme ; çà pourrait être un superbe rituel d’engagement. »
Mutilation (féminin) : Aie ! Le fait de (se) faire mal violement.
Mycose : Sorte de champignon, sur les parties génitales, qui graaatte, et qui se soigne très bien.

E, 25 ans, assistante-réa: « J’en ai eu une, ha ha, c’était pas cool ; on ne nous brieffe jamais sur ce genre de chose, c’est dommage ; j’ai eu la chance que ce ne soit pas une MST sérieuse, j’ai eu la chance en général de ne rien attraper de grave à ce niveau là… »

N.

O.
Orgasme (masculin)  : Paroxysme du plaisir sexuel, il reste un grand mystère pour beaucoup. L’orgasme féminin a fait couler beaucoup d’encre depuis les années 70, date à laquelle on reconnaît enfin sa légitimité –comme souvent, le droit au plaisir vient après le droit civil, droit de vote pour les femmes en 1949 en France… Avant çà, les clitoridiennes étaient traitées d’hystériques par la psychanalyse, ou de sorcières par l’Inquisition (le clitoris est qualifié de ‘téton du diable’ au Moyen-Age). L’orgasme vaginal est plus puissant, mais moins répandu que le clitoridien, mais si une clitoridienne a toutes les chances de devenir vaginale, une vaginale en a bien moins de devenir clitoridienne.

I, 27 ans, RH : « J’ai mis longtemps à en avoir, je me demande si ma mère en a déjà eu un. Je l’ai atteint grâce à la masturbation, parce que pendant longtemps, je n’ étais jamais assez apaisée pour en avoir un avec un garçon ; une fille a besoin de se sentir bien pour ‘faire du sexe’. Clitoridienne ou vaginale, je crois que c’est un concept masculin, je n’envisage pas le plaisir sans le clitoris. »

P.

Papa (masculin)  : Qui transmet la vie, qui élève.

M-L, 55 ans, thérapeute : « Mon papa m’appelait ‘perle de rosée’… Il m’a donné un regard comme quoi j’étais absolument aimable ; mais la confusion qu’il a créée, c’est qu’il m’a aimée comme une femme, en me disant qu’il m’aurait voulu moi comme femme ; il était inconséquent, volage, donc des hommes comme lui j’en ai rencontré une tonne. Les dés ont été pipés. Il est parti quand j’avais deux ans, et le monde s’est effondré. Mon père m’a donné du ‘maternel’, donc physiquement, je me suis réparée au contact des hommes. La merveille d’abandon pour moi, c’est quand je mets mes lèvres dans le cou d’un homme… »

D, 55 ans, coach :  « Mon papa c’était plus clair, il adorait rire, s’exprimer… Parfois de la violence, aussi… »

E, 25 ans, assistante-réa: « Cà a été la huitième merveille du monde pendant très longtemps, j’ai du faire de la psychothérapie à cause de çà, çà devenait malsain, je vivais en fonction de ce qu’il était, plus du tout par rapport à ma personnalité… Les rapports père/filles sont peut-être plus faciles dans le sens où ils sont plus conciliants, les hommes, alors qu’une mère aura tendance à transférer sur sa fille la femme qu’elle veut qu’elle devienne…»

Pipi (masculin)  : Terme familier pour décrire l’appareil génital masculin (cf le zizi, la zezette, le zob, la bite, la queue, le chibre, le serpent, la quéquette…)

I, 27 ans, RH : « J’ étais dans la baignoire avec mon petit cousin, on s’est aperçus qu’on n’avait pas le même pipi ; branle-bas de combat, on appelle ma grand-mère, qui gênée, refuse de répondre à nos questions, donc elle va chercher ma mère, ‘il est ou son pipi’, la pauvre, a bien été obligée de répondre qu’il ne me manquait rien, et on s’est retrouvé, comme çà, à débattre du pipi dans la baignoire… »  
Post-partum (masculin)  : La consultation médicale après l’accouchement

M, 60 ans, gynécologue : « Elle est fondamentale. Elle permet à la patiente de raconter la façon dont s’est déroulé l’accouchement –à notre époque, on a les moyens techniques pour qu’il se déroule le mieux possible pour la femme, et qu’elle souffre au minimum. On lui explique la façon d’allaiter, sa relation au bébé, et on l’accompagne sur la façon de retrouver son corps et sa sexualité (un à deux mois après). Cette consultation doit la rassurer sur son schéma corporel afin qu’elle retrouve son corps de femme. Par exemple, une pigmentation de la peau peut apparaître sur le ventre et les seins, mais celle-ci est provisoire : c’est de ce genre de choses dont on parle lors de cette consultation. »  

Première fois (féminin) : Il faut bien démarrer un jour, après maintes spéculations. Très souvent, c’est la fois la plus décalée entre ce qu’on imaginait et la réalité.

I, 27 ans, DH : « C’était nul la première fois, j’étais comme un petit Sherlock Holmes, je voulais savoir, je voulais en finir, j’ai fait çà à l’arrière d’une banquette de voiture, il ne savait pas que j’étais vierge. J’ étais contente d’en avoir fini, de m’être débarrassée de çà, je ne l’ai pas vraiment revu. »

M, 22 ans, comédienne:  « Je l’ai perdu sur le tard, ma virginité. J’avais 21 ans, c’était quelqu’un que je ne connaissais pas quelques heures auparavant, et que je n’ai pas cherché à revoir. Je lui en suis reconnaissante… »

Presse féminine (féminin) : Les journaux qu’on a toutes honte de lire, et que certains boyfriends nous piquent pour essayer de nous voler nos soi-disant secrets.

J, 26 ans, punk : « C’est de la merde. C’est de la fausse culture, c’est de la fausse info, c’est du vent. »

M-L, 55 ans, thérapeute : « Je trouve çà divertissant, drôle… Mais c’est nivelé par le bas ; je ne lis que quand je suis chez le médecin. Cette presse ne s’adresse qu’aux poupées Barbie ou aux Attila ! On est beaucoup plus que çà, on est tout çà ! »

Prostitution  (féminin) : Le fait de donner au sexe une valeur marchande : faire payer une relation sexuelle (en argent, en service, en bien …)

D, 55 ans, coach :  « S’il y avait une solidarité à créer entre les femmes, il faudrait la créer là. »

I, 27 ans, RH : « Je pense que s’il n’y avait pas d’offre, il n’y aurait pas de demande, je ne suis pas du tout favorable à la prostitution. Il faudrait coffrer ces connards qui prétendent que si elles n’étaient pas là ils sauteraient sur tout ce qui bougent, on est quoi, des animaux ? En même temps, si une nana a vraiment besoin de fric, il y a plein d’autres solutions, mais pas aussi lucratives… Moi je me suis déjà servie du sexe comme valeur marchande dans mon couple ; quand je ne bossais pas, c’était bien pratique de me servir de çà pour me déculpabiliser de me faire entretenir. »

E, 24 ans, étudiante : « Je suis favorable à la prostitution. Ouais, dans mon couple, genre ‘je te taille une pipe, tu fais la vaisselle !’ »

C, 24 ans, auteure : « Ce n’est pas le plus vieux métier du monde pour rien, je suis pour la prostitution, mais idéalement, encadrée dans des maisons closes, ce serait peut-être mieux pour les filles. »

J, 26 ans, punk : « Je pense aux filles qui exercent cet ‘état ‘ ; je me dis qu‘elles doivent être assez fines psychologues ; une partie des hommes va probablement les voir pour autre chose que le sexe, mais plutôt pour la tendresse, la chaleur… C’est pas propre à notre époque, je pense. Mais le sort de ces filles est peu enviable… »

M-L, 55 ans, thérapeute : « Beaucoup de femmes se prostituent autrement. Je n’ai pas vraiment de jugement. On peut en plaindre certaines. Les maquereaux, çà, je n’ai aucune indulgence. Moi je ne pourrais pas le faire. Je me suis déjà servie du sexe comme monnaie d’échange pour avoir de la tendresse en retour, pour avoir un sentiment d’existence par rapport au regard d’un homme, pour me voir… »
Puberté (féminin)  : Moment de transition physique et psychologique entre l’enfance et l’âge adulte. Moment où ; neuf fois sur dix, on ne ressemble à rien et où le monde entier se ligue contre nous.

D, 55 ans, coach : » J’ai eu deux sentiments complètement contradictoires. Une immense victoire que je ressentais, et puis, la manière dont ma mère m’en avait parlé… Moi j’ étais à l’aise, alors j’imagine que çà m’a été transmis par mes parents. » 

M, 60 ans, gynécologue : « Souvent, les mères viennent avec leurs filles pour se faire expliquer la puberté : trente ans après, les mamans n’ont toujours pas compris ce qui leur est arrivé. 
Les adolescents sont les cas les plus difficiles, parce qu’ils sont, par définition, entre deux âges : ils ont besoin qu’on leur fasse confiance, et pourtant ils continuent de réagir comme des enfants parfois ; les pédiatres sont perdus à leur égard, et les médecins aussi ; il faudrait presque inventer une spécialité juste pour eux. Les adolescents ne sont pas bien lotis, on n’appelle pas ça l’âge ingrat par hasard ; ils sont souvent seuls avec leurs questions, extrêmement sensibles, voire susceptibles, parce que très conscients d’eux-mêmes. Ils sont versatiles, et pas encore autonomes, même s’ils le voudraient bien. » 

C, 24 ans, auteure : « Ce qui est horrible avec cet âge-là, c’est que je crois qu’on a toutes ce sentiment d’être déformées, pas normales, en retard par rapport aux autres ; je ne ressemblais à rien et j’étais très seule, l’impression que personne ne me comprenais, c’était très flippant ! Et puis le papillon a éclot, les hormones se sont canalisées… »

Publicité (féminin) : Calamité intrusive et mensongère consistant à vous inventer des problèmes et à vous vendre la solution du même coup ; fable consistant à vous faire croire que vous n’êtes pas à la hauteur, prétendant combler le vide de votre vie en consommant.

Q.

R.

Rythme (masculin)  : Un et deux et trois et quatre, et un et deux et trois et quatre etc…

M, 60 ans, gynécologue : « La vie des femmes est rythmée de telle manière qu’elle les oblige à se réadapter en permanence. Il y a d’abord la puberté, ce qu’on appelle à juste titre l’âge ingrat ; les filles trouvent qu’elles n’ont pas assez ou trop de poitrine, et apparaissent leurs règles, un cycle très net, menstruel, souvent elles paniquent lorsqu’elles deviennent des petites femmes; elles découvrent le désir dans les yeux des garçons, enfin, tout ça est très déstabilisant. 
Puis, elles tombent enceintes, comme nous l’avons précisé plus haut, c’est un véritable parcours du combattant, que toutes les femmes arrivent à surmonter. Puis elles rééduquent et se réapproprient leurs corps.
Arrive la ménopause, qui est un arrêt très net de la fertilité. Et leurs enfants partent, et elles se mettent, parfois à contrecœur au début, à vivre pour elles… » 

Règles (féminin) : Les règles sont un écoulement de sang qui provient de l'utérus. Le volume de sang qui s'écoule peut varier, d'une femme à l'autre et d'un mois à l'autre, de 5 ml à 25 ml. Quel que soit le nombre de jours entre deux menstruations, les règles arrivent toujours quatorze jours après l'ovulation. En revanche, la durée avant l'ovulation varie.

M-L, 55 ans, thérapeute : « Ma mère ne m’avait absolument rien expliqué aux trucs de filles. En matière de serviettes hygiéniques, c’était l’horreur, il y avait comme un arnachement, des sortes de couches culottes. Quand j’ai eu mes règles, logiquement, j’avais honte, en plus elles étaient abondantes. Je me sentais comme une bête en chaleur, un appétit d’homme… Maintenant, je n’ai plus mes règles. »

D, 55 ans, coach : » Je les ai eu en classe la première fois, je m‘en souviens encore. Maintenant je ne les ai plus. Ca c’est une autre histoire… »

Répulsion (féminin) : Qui rebute, dégoûte.

M-L, 55 ans, thérapeute : « Chez un homme la manipulation, utiliser sa force pour menacer. Chez une femme, le côté femme-oiseau, princesse capricieuse… Chez les deux, les caricatures en général, çà me rebute. »

D, 55 ans, coach : « Chez un homme, le manque d’hygiène me rebute. Et aussi une femme c’est sacré, il faut la traiter en tant que telle. Les plaisirs ne sont pas les mêmes, il faut en tenir compte. »

S.

Sado-Maso : Pratique visant tour à tour à faire souffrir, tour à tour à souffrir. 

M-L, 55 ans, thérapeute : « C’est pas mon truc. Je me suis retrouvée attachée dans du cellophane une fois, devant un feu de cheminée… C’était tellement drôle ! Je ne pouvais pas m‘empêcher de pouffer… Me faire mal, ce n’est pas pour moi ! »

Séduction (féminin) : Art de plaire (à l’autre).

M-L, 55 ans, thérapeute : « Je n’ai plus de techniques de séduction. Le plus je suis moi, le mieux je me porte. Avant, ma tactique était de fuir, juste après avoir capté une attention. »

D, 55 ans, coach : « Absolument j’ai des techniques de séduction. Actuellement, c’est plutôt pour fermer la porte. Aujourd’hui ce serait une grande surprise que quelqu’un essaie… »

Seins (masculin) : Ces jolis choses rondes par lesquelles les hommes sont complètement obsédés, et pour lesquelles les femmes ont beaucoup d’affection.

M-L, 55 ans, thérapeute : « Je trouve çà féminin ! Je les aime bien… »

Sexe (masculin) : La chose la plus douloureuse, compliquée, fragile et la plus belle du monde ; lisez de la poésie, écoutez de la musique, c ‘est le sentiment qui a le plus inspiré les humains ces trois mille dernières années, parce qu’au fond rien n’a changé pendant tout ce temps : c’est la seule chose à laquelle l’humanité aspire pour se perpétuer.

Sexualité (féminin) : Par extension, la vie sexuelle. Elle est décortiquée et analysée absolument partout, y compris par le gouvernement, mais il faut bien se rendre compte de quelque chose : comme un être vivant, elle évolue et elle est unique.

M-L, 55 ans, thérapeute : « Depuis mon divorce, j’ai connu une adolescence tardive. Aujourd’hui, j’appréhendrais de tomber sur un homme qui s’y prend comme un manche. Je ne voudrais pas être dégoûtée ; il y a des odeurs, des corps… Berk ! Ca m’est arrivé une fois, je ne voudrais pas retenter l’expérience… Parce que j’adore çà, et je conserve une grande liberté. »
Sexisme (masculin) : Une chose à laquelle toutes les femmes sont confrontées au moins une fois dans leur vie : le fait de considérer que la femme est inférieure à un homme.
Sex-toy (masculin) : Petits accessoires ou gadgets destinés à donner un aspect ludique, à pimenter un rapport ou un acte sexuel (gode, vibromasseur, menottes, déguisement...)

Simulation (féminin) : Faire semblant (que son partenaire sexuel est performant au lit, qu’il arrive à nous faire jouir).

I, 27 ans, DH : « Bien sûr que j’ai déjà simulé : pour faire plaisir, pour avoir la paix, parce que le sexe est une monnaie d’ échange donc pour obtenir ce que je voulais, pour flatter mon homme, pour pouvoir dormir : je crois que les hommes simulent moins que nous, parce qu’eux, c’est plus mécanique, et qu’après l’orgasme, ils peuvent dormir sur leurs deux oreilles ; nous on est plus cérébrales, alors on continue de ruminer ; il y a aussi une grande part de culpabilité à ne pas jouir, on ne veut pas montrer notre incapacité à avoir du plaisir, alors on simule… »

C, 24 ans, auteure : « J’ai déjà simulé, mais rarement jusqu’au bout, parce qu’après, c’est la galère pour expliquer à ton mec que tu n’aimes en fait pas ceci ou cela : si tu prétends que çà a marché une fois il ne captera pas pourquoi çà fonctionne pas après… En revanche, je m’en suis déjà servi pour ‘encourager’ : çà fait pas de mal et çà le guide… » 
Somatisation (féminin) : Exprimer par le corps une détresse dans la tête.

M-L, 55 ans, thérapeute : « J’ai énormément somatisé. J’ai eu toutes sortes de mycoses, j’ai été stérile temporairement, ma ménopause est venue précocement. Si mon partenaire ne me convenait pas, mon corps avait tout un tas de manifestations. Mon corps (me) parle… » 

T.

Talons (masculin) : Les chaussures qui font mal mais qui sont soooo sexy !

D, 55 ans, coach : « Je me réjouis que les jeunes femmes reportent des talons. En voyant les filles dans la rue en croquenots, combien de fois je me suis dit ‘heureusement que je n’ai pas de fille !’ »

E, 25 ans, assistante-réa: « Je trouve çà vachement beau, mais je n’en porte pas, mais je ne me sens pas encore assez femme, je ne pourrais pas me balader en talons, je tomberais ! Je compte bien en mettre, je trouve que çà fait une super démarche, c’est sexy, c’est pas encore ma personnalité, je m’y mettrais un jour… »

U.

V.
Vagin (masculin) : Appareil génital de la femme.

S, 52 ans, actrice : « Si vous avez un vagin et des idées, vous irez loin. »

M-L, 55 ans, thérapeute : « J’ai un vagin génial, parce que j’ai fait vingt ans de yoga avec un prof qui nous a appris ce qu’était le tantrisme, et notamment la musculation intérieure, c’est à dire presque de pouvoir faire l’amour en étant statique… Cà fait un effet bœuf chez les hommes, et çà leur évite l’éjaculation précoce. Donc mon vagin est très bien, il est toujours en très bon état. »

Vieille (féminin) : Femme âgée.

E, 24 ans,universitaire: « Je n’ai pas trop peur, physiquement, çà ne m’inquiète pas plus que çà de vieillir. Jusqu’à mes dix-sept ans, je voulais absolument être plus vieille, maintenant, çà va, je prends mon temps, je pense que je vais me bonifier avec le temps. J’aurais bien aimé rester dix ans dans mes vingt-et-un ans, juste pour tout le champs de possibilités que cet âge offre. »

M-L, 55 ans, thérapeute : « Ma stratégie, c’est de me dire qu’en vieillissant, une beauté intérieure s’installe. J’adore regarder les visages ridés des vieilles femmes sages, qui ont été en recherche, et pour qui le postulat c’est l’amour. Je prends soin de moi, physiquement et émotionellement et je prie, haha ! »

M, 22 ans, comédienne: « Je n’ai pas trop peur de vieillir. Enfin, professionnellement, un peu quand même, en fait, j’ai peur de ne pas être dans les temps ; la pression de l’âge est forte quand même, dans mon métier… Quand j’étais plus jeune, je ne me demandais pas tout çà, je crois que je suis impatiente d’avoir mes réponses en fait… » 

D, 55 ans, coach :  « Le problème en vieillissant, c’est qu’on ne peut plus être naturelle, il faut des apparats… J’appréhende mal la vieillesse. Je ne pensais pas du tout aller aussi loin, à cause de mon cancer, alors je m’étais fixé jusqu’aux vingt ans de mon petit dernier (il ne les a pas encore). Je ne suis pas certaine que vieillir m’importe tant ; ce qui m’importe le plus dans une vie c’est la qualité.»
Viol/ Violence (masculin) : Relation sexuelle forcée.

E, 24 ans, étudiante : « Il était pressant, limite violent, alors j’ai joué à la chaudasse, et je lui ai fait croire que je voulais aller baiser chez moi –j’avais deux colocs mecs- et je m’en suis débarrassée comme çà. C’est ambigu, parce que j’avais vraiment envie de lui au début, je l’ai séduit, mais c’est devenu glauque, et c’était dur de revenir en arrière et de dire non. »

M-L, 55 ans, thérapeute : « J’ai eu ma part de responsabilité. Je me suis ouverte, et la réponse n’a pas été la bonne. Je n’avais pas conscience du danger. Il était question d’aller boire un chocolat, et je me suis faite violer. On était à une fête, il me plaisait depuis quelques temps ; il m’impressionnait, c’était un aristo très dragueur, il me faisait de l’effet, j’aurais du voir, mais je n’ai rien vu… Il m’a ramené chez lui, je suis rentré dans une pièce et il m’a sauté dessus, et a déchiré mes affaires. Et je me suis dissociée, c’est un mécanisme de défense : le corps fonctionne mais l’émotion n’est plus là. Et, c’est là que c’est important, çà sauve la vie l’humour, donc je me voyais au-dessus, et je me disais « Mais c’est une merguez ! »… Il y avait du sperme sur le manteau que mes parents venaient de m’offrir… Il m’a demandé en me ramenant chez moi, s’il y en avait eu beaucoup avant lui. L’horreur, je n’ai rien pu, rien su dire. J’avais la nausée de moi ; je crois que j’avais lu dans un conte pour enfant que quand on était plus vierge on avait une bosse dans le dos. Quelques années plus tard, j’ai lu dans le journal que cet homme avait perdu une fille. Et je me suis dit intérieurement qu’il avait tué une enfant ce jour-là. C’était vraiment gâché. Il a été nul. Je ne savais même pas ce que c’était qu’un homme, je ne savais même pas en quoi en quoi ça consistait… Tout ce qu’il ne fallait pas vivre, j’étais tombée dedans.»
Vulnérabilité (féminin) : Fragile, qui donne prise aux attaques.

E, 24 ans,universitaire: « Je marche dans la rue, il est tard, si quatre mecs arrivent en face un peu bourrés, j’ai peur de leur force physique, ou seule dans le métro… »

J, 26 ans, punk : « On est vulnérable quand on passe son temps à porter un masque pour se faire respecter, et qu’on l’enlève. C’est important d’être vulnérable que ce soit devant ses amis, son compagnon, au travail… »

D, 55 ans, coach :  « En tant que mère, je me suis sentie vulnérable par rapport au monde qui pouvait attaquer ces petits êtres. Je ne plus jamais vu les choses de la même manière. »

W.

X.
XY (masculin) : Chromosome déterminant le sexe féminin de l’enfant. Ce chromosome est déterminé lui-même par le père (ben oui Henri VIII, Barberousse et Cie, vous avez décapité toutes ces femmes pour rien !)

Y.

Z."