Riche mécène, lecteur inspiré, tu peux t'offrir la joie de me faire un don.

mardi 28 septembre 2010

Nous les femmes

Drôle site, une sorte d'équivalent de l'hilarant viedemerde (http://www.viedemerde.fr/), mais pour les filles :

"Lors d'un job de vacances en tant que vendeuse à l'entrée des facs, échange avec ma supérieure :
- Ça se passe bien, le travail?
- Bien, les étudiants sont agréables mais ils n'achètent pas grand chose..
- N'oublie pas de sourire... et de mieux t'épiler les aisselles. Je ne sais pas si tu as remarqué qu'elles ne sont pas très nettes...
Ben, tiens ! Mon collègues Guy-Daniel, je suis sûre qu'on n'a pas vérifié ses dessous de bras ! #viedemeuf"


http://viedemeuf.blogspot.com/


Tempête.

J'avais arrêté la lecture parce que mon attention déficiente m'empéchait de me concentrer plus de 10 minutes, en raison d'une surchage de consommation permanente d'internet.
Heureusement, je me suis fait voler mon Iphone, et par la même occasion j'ai retrouvé progressivement mes facultés mentales (bon, on n'y est pas tout à fait encore...)

J'ai donc -enfin- fini la lecture d'un pavé entamé à  la fin du printemps dernier: "Kafka on the shore" d'Haruki Murakami, traduit en anglais du japonais.

J'ignore s'il existe une traduction française du texte qui va suivre, je l'ai donc adapté toute seule comme une grande juste en dessous.
Oh, neurones, joie de vous retrouver :)

Ce texte me donne des frissons, bonne lecture.

"Sometimes, fate is like a little sandstorm that keeps changing direction. You change direction, but the sandstorm chases you. You turn again, but the storm adjusts. Over and over, you play this out, like some ominous dance with death just before dawn. Why? Because that storm isn't something that blew in from far away, something that has nothing to do with you. This storm is you. Something inside you. So all you can do is give in to it, step right inside the storm, closing your eyes and plugging up your ears so the sand doesn't get in, and walk through it, step by step. There's no sun there, no moon, no direction, no sense of time. Just fine white sand swirling up into the sky, like pulverised bones. That's the kind of sandstorm you need to imagine."

"Parfois, le destin est comme une petite tempête de sable qui ne cesse de changer de direction. Tu changes de direction, mais la tempête de sable te pourchasse. Tu te tournes à nouveau, mais la tempête s'ajuste. Encore et encore, tu rejoues, comme une sorte de danse de mauvaise augure avec la mort juste avant l'aube. Pourquoi? Parce que cette tempête n'est pas quelque chose qui souffle de loin, quelque chose qui n'a rien à voir avec toi. Cette tempête c'est toi. Quelque chose à l'intérieur de toi. Ainsi, tout ce que tu peux faire c'est y céder, t'engouffrer dans la tempête, en fermant les yeux et en te bouchant les oreilles pour que le sable n'entre pas, et marcher au travers, pas à pas. Il n'y a pas de soleil ici-bas, pas de lune, pas de direction, pas de notion de temps. Juste du beau sable blanc qui tourbillonne vers le ciel comme des os pulvérisés. C'est le genre de tempête que tu dois imaginer."

Et c'est la que çà devient vraiment fou, ce texte est repris dans la bande annonce du prochain Inaritu (lien ci-dessous).

http://www.youtube.com/watch?v=bMP1lKSlQaE&feature=related

J'ignore si les histoires ont un lien quelconque, affaire à suivre...

lundi 27 septembre 2010

J'arrête d'arrêter de fumer.

Après 3 mois de laborieux efforts, bam, voilà que la vilaine clopasse ressurgit dans mon quotidien.
Que tu es vilaine mis que tu es bonne, toxique copine.
C'était pourtant facile de me passer de toi au début.
Mais voilà, tu es tenace, connasse, tu m'agaces.
Je te reprends pour un temps, je te reprends parce que je n'ai pas le temps, je te reprends un peu comme un passe-temps, tout en sachant que tu me tues.
Fumer pue.
Tu n'es même pas bonne, oh, je sens que toi et moi on ne va pas faire long feu, mais je te rallume brièvement, juste histoire de.
On dit que pour arrêter la clope, il faut en moyenne quatre ou cinq étapes.
Ca fait deux fois que je te quitte, la troisième, c'est la bonne, promis, demain, je t'arrête.
Vilain clopeau, ciao, tu me colles à la peau, mais je sais que je peux me passer de toi.
Je te reprends maintenant pour mieux te lâcher, incessamment sous peu vilain petit clope miteux.
Cigarette qui s'entête, lâche-moi les baskets.

jeudi 23 septembre 2010

Hors la loi

Pour tous ceux qui rêvaient de Karcher à l'époque et qui cherchent des explications à la colère des jeunes des banlieues, pour ceux qui pensent que Brice Hortefeux a raison lorsqu'il dit "qu'il y a d'autres étrangers qui commettent des délits", pitié, allez voir ce film et cultivez-vous un brin.

Le film de Rachid Bouchareb parle enfin de toute cette période que les manuels d'Histoire de nos bonnes vielles institutions se font une bizarre habitude d'occulter, et qui pourtant est très actuel.

Un film fort.

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=136108.html

Parce qu'un film comme çà explique aussi ce qui suit.

Cadeau bonus:

"Aziz, au fond, est un bon gars. Ailleurs, il aurait fait des choses formidables. Son handicap à lui, c'est d'être né à Resteville dans une famille d'immigrés à une époque où il n'y avait personne pour s'occuper de cette gnération qu'on a laissé pousser comme du chiendent dans un terrain vague. Tout ce que les médias ont trouvé à faire, çà a été de donner un numéro à cette génération: la deuxième." Tahar Ben Jelloum in "L'ogre intérieur", de Christine Olivier au Seuil, 1999.

mercredi 22 septembre 2010

La rentrée en classe



J'ai été malheureuse à l'école.

Ca a commencé en 4ème.
Avant çà, j'étais suffisamment futée pour boire les paroles des -rares -stimulants professeurs de l'Education Nationale, et pour donner le change auprès des autres.

A partir de la 4ème, l'adolescente rebelle qui sommeillait en moi s'est réveillée, et tout ce que j'ai appris au cours des années qui ont suivi, c'est l'école de la vie qui me l'a enseigné (oh la, on dirait les paroles d'un mauvais rap, restez avec moi, prenez patience, çà s'améliore..)

Je n'étais donc plus allée à l'école depuis un bail.
Y retourner a été le fruit d'une mûre réflexion.
Pendant plusieurs années, j'ai d'abord rejoint le monde merveilleux du marché du travail, dans ce cadre, je me suis retrouvée dans l'univers encore plus merveilleux de l'audiovisuel.
Pourtant, au bout de quelques années et quelques pays, je me suis réveillée avec un triste constat par un beau matin:

Ce que je faisais n'avait pas de sens.

Mais le showbiz c'est sexy sur le papier.
En réalité, dans la pratique je me disais, à la fin de la journée et en me regardant dans la glace: "Ce que tu fais n'a pas de sens, tu ne rends pas le monde meilleur et çà va à l'encontre de tes convictions."
Parce que dans les prestigieuses chaînes TV et radio où j'ai travaillé, pour réussir, et surtout en tant que fille, il faut ou bien écraser une rivale plus âgée que toi en te faisant payer moins cher, ou bien écraser une rivale en couchant avec le N+1 à sa place.

Je caricature un peu, mais à peine.

Alors j'ai tout envoyé balader et puis j'ai cherché longtemps, et un peu partout, j'ai enquêté, je me suis trompé, j'ai appris de mes erreurs, en ai refait d'autres, j'ai gratté là où çà faisait mal, j'ai demandé, rencontré, perdu, pas su, cerné, tâtonné, couru, ralenti, j'ai marché, j'ai lâché, puis j'ai repris, trié…

Et puis le fruit de mes réflexions s'est finalement révélé comme une évidence.

Me voilà donc aujourd'hui en première année à l'IRTS de Montrouge, en tant qu'étudiante Educatrice de Jeunes Enfants.

Avec le but, à terme, de monter ma structure de Petite Enfance: "quand on ouvre une école on ferme une prison" (çà, par exemple, je l'ai entendu aujourd'hui en cours).

Je suis donc allée m'acheter une trousse et un cahier, et puis j'ai annoncé çà à mon entourage -à 28 ans, repartir à l'école pour 3 ans, ce n'est pas tout à fait anodin.

J'ai bien eu droit à deux ou trois réactions condescendantes du type:

- "Ah bon, mais çà n'a rien à voir avec ce que tu faisais" 
( - Les carrières dans la même et unique voie, c'était pour les baby-boomers, non?)

- "Ah, du social?" 
(- Oui, oui, le social c'est ingrat, c'est les miséreux, berk!)

Mais moi, tout ce que je sais, c'est que dorénavant, et tous les matins, et tous les soirs, tout mon parcours prend sens.

Parce que je vais travailler avec des gens, pour des gens, en cohérence avec tout ce que je suis.

Et pour les trois prochaines années, je vais apprendre tout un tas de choses et ce dans le plaisir, parce que je sais pourquoi je suis là -bon peut-être aussi que parfois, ce sera chiant, mais jusqu'ici, tout va bien…

Je suis un terrain vierge, ou plutôt en friche, j'étais en jachère, et l'école va me fournir la pioche, la pelle, le tracteur, les engrais pour faire fructifier mes envies, mon projet, mes chemins.

Dorénavant, et tous les matins, et tous les soirs, tout mon parcours a un sens.

Mon enthousiasme risque bien, peut-être, de me faire ressembler à cette fille un peu bêcheuse, qui lève toujours le doigt au premier rang, moi je sais, moi, moi, mais qui puis-je, j'adore les sujets abordés, çà me passionne, et j'apprends des trucs nouveaux tous les jours sur un sujet qui me passionne: l'humain!

Alors, oui, pardon, je vais être pimbêche, surligner mes feuilles de cours et soulever des débats interminables avec mes enseignants, tout en essuyant mes lunettes, mais diantre, ce qu'elle m'apprend cette école, et çà fait du bien d'utiliser à nouveau sa matière grise. 

Je suis heureuse de retourner à l'école.

Parce que dorénavant, et tous les matins, et tous les soirs, tout mon parcours a un sens.

jeudi 16 septembre 2010

Le cadeau collectif

Je suis née un 2 Août.

C'est tellement au coeur de l'été que depuis toute petite, même mes parents et mes très proches oublient régulièrement mon anniversaire.

Ca fait quelques années que çà ne m'affecte pas plus que çà, au contraire, j'ai même du coup pris plutôt le parti de fêter mon anniversaire avec des gens éclectiques dans les endroits les plus improbables possibles, comme une station service ou le toit le plus haut perché de la Balagne en Corse -cette année j'ai bien essayé de m'incruster dans la cabine du pilote de mon avion indonésien, en vain, fichu nine eleven.

Quoi qu'il en soit, je ne connaitrais probablement jamais l'effet surprise party ou autre cadeau collectif, le dernier en date consistant en la cotisation de deux proches petites camarades pour financer un gode en forme de dauphin.

Mes amis ont le sens de l'humour, moi aussi.

Toutefois, chaque année et à périodes fixes, CA revient.

C'est d'ailleurs souvent en Septembre et en Mars.

A croire que tout le monde a décidé de faire des bébés en même temps.

Un vrai truc relou.

Qui m'irrite à fond.

LE mail.

"Salut, mes BFF (entendre ici Bests Friends Forever) Ouais, c'est mon anniversaire, viens viens, trop bien, ouais!"

Trop bien, je me dis, youpi, cool cool, j'adore faire des fêtes.

Et bien souvent, on vous adresse vers un resto caché, où une destination improbable, mais des endroits toujours riches à découvrir.

OK, je suis pour la découverte et les célébrations, et puis finalement l'amour ne s'achète pas, quand on aime on ne compte pas, bla bla bli bla bla.

Fêter l'existence de mon ami mérite bien une escalope à la tomate dans un incongru restaurant qui me servira toujours de référence pour une quelconque escapade plus tard.

Ce n'est pas çà qui m'énerve, non, c'est ce qui suit, là, celui-ci, attention, il arrive:

LE courrier, celui qui vient peu de temps après.

Celui-là même, l'objet de cet article, finalement, et celui-là, il a tendance à me vénère, comme on dit dans le jargon.

Parce que scrogneugneu, c'est le vrai et officiel BFF de ton bien-aimé camarade sus-mentionné, et ce petit coquin te demande du fric pour un cadeau que tu n'as aucune envie d'acheter. Et il ne le fait pas de façon gentille, non, il te force la main, comme on force les gens à donner de l'argent à l'église.

Cadeau que ledit camarade ne t'a jamais fait lui-même. Je sais, quand on aime on ne compte pas, mais la plupart du temps, il s'agit de quelqu'un qui ne t'a jamais fêté ta propre naissance , qui n'a jamais notifié la possibilité même que ta bien-aimée Maman aie pu, un beau jour, te mettre au monde.

(D'ailleurs, en passant, et d'où cette parenthèse, j'ai connu un homme qui offrait des fleurs à sa maman ce jour-là, pas pour son anniversaire à elle, non, pour son anniversaire à lui. J'ai trouvé çà mignon, me suis promise de le faire un jour).

Bref, et là deux solutions au mail horripilant: ou bien tu fais la sourde oreille, genre "je n'ai pas eu le mail lalala" parce que tu es fauché et que ta présence seule, c'est déjà pas mal, ou encore parce que tu désapprouves le choix de ce cadeau en particulier, qui heurte tes convictions personnelles, soit, seconde option, tu raques, en silence, parce que finalement ton petit camarade tu ne le connais pas et que tu es bien content que quelqu'un se dévoue pour réfléchir à un cadeau à ta place.

Je n'aime pas les cadeaux collectifs.

Le pire moment c'est celui de la remise.

Ce moment où tout le monde agit comme à une cérémonie des Oscars, et que ton petit camarade anniversairé remercie tout le monde à chaudes larmes.

Lorsque tu n'as pas participé, tu te sens un peu imposteur.
Quand tu as participé , c'est borderline condescendant, parce que d'un coup, t'as l'impression que tes 5 Euros ont payé la paix dans le monde.

Je n'aime guère les cadeaux collectifs.

Et puis ce dédain, cette incompréhension que tu lis dans l'oeil du meilleur BFF, comme si tu étais un Taliban de l'anniversaire et que tu avais highjacké la fête, juste parce que tu as refusé de lui donner ce petit billet, qui somme toute ne vaut pas grand chose, et pourtant, symboliquement, vaut tant.

Résistance, mes amis imaginatifs, reprenez vos coquillages et vos nouilles pour en faire des cendriers et des colliers estampillés, écrivez des poèmes, mais diantre, refusez cette dictature du cadeau collectif, non, écrivez des chansons, prenez les anniversairés dans vos bras, soyez les premiers à les célébrer, mis ne cédez pas aux sirènes du cadeau collectif, résistez en créativité.

Non au cadeau collectif.

PS IMPORTANT: Cela étant, et que les choses soient claires, je suis super pour s'il s'agit de financer un voyage, ou un vrai truc gros et fou; je suis contre le chantage ou prise d'otage amical, sous-entendu "SVP donnez 150 Euros par tête pour le sac Vivian Westwood de Cécile, ou bien tout le monde te fera la gueule, FOREvEr.

Naturellement, éclairé(e)s readers, vous aviez capté.

lundi 13 septembre 2010

Pour rire un brin

L'émission en lien est un peu condescendante, mais de la 20ème à la 23ème minute, c'est très drôle...


http://http://yogadurire94.blogspot.com/

mardi 7 septembre 2010

Pour assister à un miracle...

"Benda Bilili" signifie en congolais "aller au delà des préjugés"; c'est un de ces films qui vous feront ressentir ce que c'est que d'être à côté d'un coeur qui bat la chamade, à chaque seconde.
Un joyeux petit bijou fragile et miraculeux.

http://http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19129007&cfilm=180606.html

dimanche 5 septembre 2010

Pourquoi c'est bien la rentrée.

- Parce que tout recommence mais que tout est différent.

- Parce que la gaieté parisienne, ma maison dans mon quartier, le métro qui trace, les terrasses bondées, les cinémas à toute heure, les marchés et les taxis râleurs et caustiques, les espiègles fonctionnaires, les feux rouges, les dépassements de poussettes sur les trottoirs çà m'avait manqué.

- Parce que retrouver ses habitudes, c'est rassurant. En créer de nouvelles, c'est amusant.

- Parce que j'ai profité du crédit Fnac à 0% pour les étudiants pour me racheter un Mac, lasse que mon archaique Ibook G4 et son ancestral Word me plante une fois de plus, et que çà va bien me prendre jusqu'à la rentrée prochaine pour comprendre comment fonctionne ce nouvel animal.

- Parce que mes petits camarades m'avaient manqué.

Joyeuse rentrée à tous.

Il faut bien que jeunesse se fasse.



Lorsque j'avais 17 ans, je me prenais pour un bonhomme tout en portant des fleurs dans les cheveux et des petits colliers trop serrés autour du cou, je criais au lieu de parler, parce que probablement, j'avais le sentiment que le monde n'avait aucune envie de m'écouter, et puis je passais le BAC et je tombais amoureuse d'un jeune con qui m'a laissé des petits désagréments gynécologiques.

A19 ans, je me suis injustement vengée sur un tendre et innocent jeune homme de cinq ans mon aîné, tout en tournant des publicités pour des sodas sucrés ou contre l'alcool, pff, quand j'avais 19 ans, je vivais avec un garçon tout en appréhendant le quotidien ménager, j'avais aussi un énorme chien du nom de Rodéo, qui n'écoutais personne, ni rien, à part moi, parfois.

A 22 ans, je suis partie vivre à New York, me suis re-brisé le coeur, j'ai monté un groupe de rock qui n'a jamais vu le jour et j'ai monté 44 étages, tous les jours pour aller bosser à MTV, je n'ai pas monté les marches de Cannes, où pourtant j'étais conviée parce que je montrais mes seins dans un court-métrage d'art et d'essai de qualité, je suis descendue bien bas aussi, parce que trop de fêtes vous font perdre la tête dans la ville qui ne dort jamais, et puis je suis remontée en avion, rentrée à la maison et embrassé mes proches.

A 24 ans, je montais sur les toits divers et variés, pour danser et pour chanter, j'écrivais un roman et pas réconciliée avec Paris, j'ai décidé de vivre une parenthèse londonienne.

Un an plus tard j'animais l'horoscope à la radio, en y espérant un contrat qui n'est jamais venu, pendant une seconde je traduisais l'interview de Lenny Kravitz dans la luxueuse  et sexy suite de ce dernier, puis la seconde suivante j'étais bloquée entre un ivrogne et une femme laide à la station Barbès; cette année-là, j'ai également skié et j'ai cru que je perdais complètement foi en tout, l'espace d'un moment.

A 23 ans, je lisais les lignes de la main de Peter Doherty, dans sa caravane pendant un festival, tout en me disputant avec mon petit ami d'alors.

A 20 ans, j'entendais des voix tout en évitant les accidents de voitures.

Chaque année, ou presque, j'ai raté mon permis de conduire.

A 27 ans, je me suis dit il faut que tout cela cesse, alors j'ai mis toute ma vie en jeopardy, j'ai tout mis en vrac et puis j'ai décidé de dire oui à tout même et surtout à ce qui ne me tentait que moyennement. J'ai commencé le secourisme et un club de rire et puis les scènes ouvertes, et aussi les études, j'ai décidé de bosser avec des tout petits et j'ai lâché la colère, et essayé de commencer l'humilité.

J'ai eu 28 ans il y a un mois.

Et je réalise que lorsque j'étais plus jeune, je mangeais des gâteaux qui impliquaient du sel, du chocolat et du whisky, mais que je suis encore capable de le faire, mais quand j'étais jeune je n'étais pas fidèle et j'avais peur, quand j'étais plus jeune, j'étais terrifiée, et je ne choisissais pas nécessairement avec discernement, quand j'étais jeune je fonçais parce que j'avais peur de m'arrêter et de voir, quand j'étais plus jeune je ne faisais pas attention aux gens, et j'étais butée, péremptoire, quand j'étais plus jeune je parlais si fort, oh, et puis en fait peut-être que les choses n'ont pas tellement changé mais moi je me dis, au fond, tout çà est derrière moi, tout çà est bien , et j'en suis fière, je suis une sorte de vin, finalement, et les choses vont plutôt très bien, il faut bien que jeunesse se fasse.