Riche mécène, lecteur inspiré, tu peux t'offrir la joie de me faire un don.

dimanche 15 novembre 2009

Virée à la campagne










Quand ma petite camarade m'a proposé de passer le week-end à Maleville, à côté de Rodez, je me suis dit au diable le mois de Novembre à Paris, sautons dans le premier train de nuit et yallah.
L'étape train de nuit n'est pas très sexy, il faut bien l'avouer, en tous cas, pas du tout comme ce que nous présente la belle Audrey Tautou dans la dernière pub Chanel.
Ce serait plutôt des bidasses et des gens qui mangent des oranges entre les compartiments qui sentent l'oeuf dur.
Mais le périple en vaut la chandelle.

Le temps de sauter dans des bottes en caoutchouc, et hop, à nous les moments Chattawak -cqfd, les moments tout droit sortis d'une pub de cette marque, un de ces moments où on a juste envie de manger des céréales et du soja, et de rire au grands éclats parce que nous sommes si sains, et que diantre, la nature c'est trop beau.

Ici, c'est fou la végétation, les buissons ressemblent à des coupes de cheveux de Michel Polnareff, les herbes folles et vertes sont optimistes et croient que c'est le printemps, les vaillantes, elles pointent fièrement vers le ciel, les fruits aux arbres ont des couleurs et des noms inconnus au bataillon, et pourtant tant d'émotion s'en dégage.
Pff, nan, je déconne, en fait on a bien picolé au déjeuner, et maintenant, on a juste l'impression de jouer dans un Tim Burton gai (de l'adjectif heureux, pas homo).

Un saut hors des bottes, hop, maillot de bain, bimbam, et hammam -et oui, mes hôtes sont pourvus de luxes non négligeables.

Des weekend comme ceux là sont toujours trop courts.

Je vous épargnerai les batailles de papier tue-mouche, les parties de cache-cache qui auraient dû avoir lieu, la maison de 20 chambres, le commerce du village où je me fait traiter de morue parce que j'ai des collants verts, les fous rires, le soleil qui chauffe et éblouit, le foie gras mi-cuit, les instants, les instants, les instants, la volupté, la certitude, le tu sais, c'est maintenant que c'est bien, et ce que c'est bien, diantre, les gazouillis de bébé Stella qui chante à tue-tête en choeur avec France Inter, les instants, donc, qu'on voudrait passer au vernis pour qu'ils durent tout le temps, mais le temps file, et il faut déjà rentrer à Paris, en voiture, cette fois.

Maleville porte mal son nom, c'est un endroit où je me suis bien amusée -enfin, je dois bien admettre que j'ai eu un peu peur lorsque je me suis réveillée dans la nuit et que mon portable était à moitié cassé, au milieu de la chambre.
On m'assure que j'ai du faire du somnambulisme, moi je crois que les fantômes m'ont fait une petite blague malevillienne.