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vendredi 25 décembre 2009

Messe de Noel au cirque Alexis Gruss







Bon, et après cet article, j'arrête avec Noel, promis.

Il y a quelques jours, un petit couple de vieux est venu sonner à ma porte.
J'ai d'abord pensé à des Mormons, mais en fait non, ils font du porte à porte dans le quartier afin de tenir les habitants au courant de l'actualité de leur paroisse.
Bon, ils parlent quand même beaucoup de Dieu et du Seigneur, du Seigneur, quand même, avec une lueur bizarre au fond de l'oeil.
Le monsieur est diacre, ce qui signifie qu'il a le droit d'être marié, j'ai envie de dire "Mazal Tov", parce que l'abstinence me semble être un bizarre concept.

Je ne suis pas particulièrement croyante, mais je suis sensible aux icônes et au silence des églises, je crois en la bonté humaine et en l'amour, mais je suis assez réfractaire au concept de péché originel, de vilain pêcheur et d'expiation...

Le diacre et son épouse me donnent un calendrier et un chapelet - je vais bientôt démarrer une collection, c'est mon quatrième, le premier vient de Sienne lorsque j'avais 13 ans, le second de Londres à 20 ans, je l'ai offert à un garçon pour son anniversaire. Le troisième chapelet a été acheté en Corse aux petites heures du jour.

Bref.

Le petit couple en vient à me parler d'une messe de Noel organisée au Cirque Alexis Gruss, dans le 16ème, au métro Ranelagh.

Et pourquoi pas, pense-je.

Maman habitant dans les parages, c'est le bidon plein après un copieux réveillon que nous nous y rendons.

http://burguscircus.blogspot.com/2009/12/cirque-national-alexis-gruss-veillee.html

Bon, il faut admettre que la faune est très franco-française, et très bourge, mais pas si méchante si l'on va au-delà de ses à-prioris.

Je recroise le petit couple, ravis de me voir, et ils me tendent cette fois-ci un cierge et des cantiques.

Au bout d'une heure d'attente et après une petite bière à la buvette, on nous fait entrer sous le chapiteau.

Et je dois admettre que c'est émouvant.

Il y a 3000 personnes, qui allument leur cierges, et nous faisons de même, et puis une grosse femme se met à chanter un Gospel pêchu, et tout le chapiteau résonne, et c'est beau, dis donc, si Dieu existe, finalement, il est juste un peu en chacun de nous, non, moi je m'en fiche un peu de son nom.

Puis un choeur d'hommes russes prennent le relais, c'est un vrai spectacle tout çà.

Très agréable, quoiqu'il commence à faire un peu chaud. Un petit garçon de notre rangée se lève et il est un peu blâfard, et passe entre les rangées, et merde, le pauvre se vomit dans la main, loin de nous heureusement.

Et le moment d'entamer le sermon et les prières arrive, et le côté culpabilisant du truc m'agace un peu, je décroche, je dois admettre que c'est un peu de la science fiction ce concept de bonhomme qui dit à ses apôtres de manger son corps et boire son sang, et puis de tendre l'autre joue, et qu'en plus c'est de ma faute, et la tienne aussi s'il est mort, pauvre pêcheur. Donc on décide de partir avant la fin, parce qu'on préfère rester sur une note positive, et que communier, enfin, bon, je ne sais pas, çà ne ma parle pas tellement, çà ne signifie rien pour moi.

Ce qui me parle, c'est que 3000 personnes soient capables, à un moment, de vibrer pour une même chose.
Je ressens la même chose à un concert que j'aime, où même dans un stade de foot.
C'est une belle émotion, de se sentir partie d'un tout, et unique en même temps.

La Foi c'est un patchwork, je trouve en somme, on prend ce qu'on veut et on fait sa tambouille, tant que çà n'agresse personne, ma foi...

Et Joyeux Noel bien sûr.