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lundi 28 février 2011

Paris, Paris, Paris...


En France en général, et à Paris en particulier, on a tendance à se plaindre beaucoup.
On aime bien râler nous les Français, c’est vrai.
Tu demandes si çà va à un Parisien, il te dira « Oh oui, bon, on fait aller quoi ».
Et du coup, parfois, je dis bien parfois, Paris est une ville de con.
En fait, Paris n’est pas le problème.
Le problème, c’est les Parisiens.
Avec un grand P.
Comme Prout.
A Paris, ce qui est con, c’est que les gens se dévisagent discrètement, mais on a pas le droit de se regarder dans les yeux plus de 2 secondes.
Tu fixes, tu fixes, tu fixes, tu fixes.
Tout est dans le rythme.
C’est louche, non ?
Le métro nous rend cons.
Ah, cette odeur d’urine, et la sympathie humaine collective.
J’adore les colleurs d’affiche du metro.
C’est un peu comme la mer, je sais pas, je pourrais les regarder taffer pour toujours.
Le metro.
Pourquoi d’ailleurs, quand le métro part sur le quai, on court après, comme si après, il n’y en avait plus jamais.
« Oh noooon ! J’ai raté le dernier métro du mooonde. »
On chope vraiment des réflexes absurdes.
Tiens, comportement typique du Parisien.
Il est sur le quai du métro.
Mais son ami, lui, il est sur le quai d’en face.
On a l’air bête dans ces cas-là.
Ah, son ami, il l’a pas vu.
Ou alors il l’a vu, mais il ne voulait pas le voir.
En mode esquive.
On l’a tous fait.
Tu sais, le petit revers de la main pour cacher ton visage.
Tu baisses les yeux, tu baisses les yeux.
Et ouais, il y a une choregraphie du Parisien.
Paris peut te rendre con.
Rester bloqué dans le métro en heure de pointe, çà donne des envies de meurtre.
Moi je suis pitite, alors je suis à odeur d’aisselle.
A odeur, oui, oui, pas à hauteur.
Quand tu fais ma taille, ca s’appelle l’odeur d’aisselle.
Tu respires par la bouche, tu respires par la bouche.
Imagine, t’es dans le métro, tu viens de voir quelqu’un que tu connais en heure de pointe.
Tu fixes, tu baisses les yeux, tu fixes, tu respires par la bouche. Hop, tu esquives le clodo, tu esquives le clodo.
Attention !
Une poussette !
Tu fais comme si tu l’avais pas vue, tu fais comme si tu l’avais pas vue.
Attention, voilà les controleurs !
Tu sors ton Navigo, tu sors ton Navigo.
Mais tu souris pas au controleur.
C’est à son langage corporel qu’on reconnaît le Parisien.
Le touriste, lui, c’est le seul qui a toujours le nez en l’air.
Les touristes qui viennent à Paris sont juste maso.
Regardez la façon qu’on a de les traiter et ils en redemandent.
« - Excouzey mi, o ey la ? »
- Tu esquives, tu esquives. 
J’adore les touristes qui font coucou depuis leurs péniches.
Et je ne peux pas m’empêcher de me demander pourquoi il est acceptable de faire coucou depuis une péniche, et pas depuis je sais pas, le métro ?
« Coucou, je suis dans le métro !
Coucou, coucou, je suis sur le quai ! »
Ce que j’aime par-dessus tout à Paris, c’est les taxis.
Les taxis devraient faire de la politique.
Non. Les chauffeurs de taxis devraient nous gouverner.
Ils sont dans le réel ces gars-là.
Souvent, c’est des gars qui étaient chercheurs en biologie nucléaire dans leur pays, et ici en France, ils sont taxis.
Et ils sont pas rancuniers.
Ils sont philosophes.
Cà sert à rien d’aller chez le psy, tu te poses des questions, monte faire un tour dans un taxi place de la République, tu auras ta réponse en arrivant place Pigalle.
C’est des gars qui te disent : mais pourquoi ils râlent les pauvres ?
Il y a qu’à bosser, il y a aura plus de chômage!
Ah, les taxis parisiens.
Paris.
Cité lumières, ville de l’amour.
Tu parles, il n’y a que les touristes qui s’aiment à Paris, parce que la vérité, c’est qu’on est égoïstes à Paris.
Sauf parfois, la chaîne de l’amitié pour tenir la porte.
Celui qui commence, en général, il écoute une chanson qui le rend heureux dans son Ipod.
Tu vois sur son visage que tout d’un coup, il a envie d’aimer l’humanité.
Parfois c’est juste un hippie.
Il y en a un qui commence.
Souvent, t’es un peu trop loin de la porte, t’es obligé de courir pour l’attraper.
« Merci ! »
Alors après tu dois la tenir au suivant.
Et là, et seulement a cette occasion miraculeuse, on devient tous des gens sympas.
La chaîne de l’amitié.