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dimanche 25 octobre 2009

London calling -again.




Cette fois, il s'agit d'aider ma grande soeur à déménager pour son grand retour à Paris, parce qu'on lui y propose un job -wow, c'est français çà?

Whatever.


Enfin, bref, elle a trouvé un job formidable à Paris.
Donc, chop-chop Eurostar, arrivée à Saint Pancreas -faut vraiment être anglais pour appeler une gare ainsi.


Non contents de nous avoir faits arriver à Waterloo, une de nos plus cuisantes défaites, leur côté culpabilisé et anal a dû se réveiller, du coup on arrive maintenant dans la rate.
C'est ce qui s'appelle taper sous la ceinture.

Mouh ha ha ha.

Anyways, Whitney nous attend sur la quai, d'un air assuré et confiant.
On est bien contentes de la voir, on se dit qu'elle a meilleure mine depuis qu'elle a arrêté le crack.
Et c'est parti pour les petites balades fofolles, parce que les valises de Magali ont en réalité été bouclées il y a un bail. Eh ouais, on est un peu maniaques dans la famille.
Il n'y a plus qu'à attendre que le transporteur polonais appelle pour venir chercher ses affaires et les ramener à paris, via la Pologne -on ne cherche pas trop à comprendre.
Quant à nous, au retour, on aura une grosse valise chacune.
On commence par la Tate Britain, qui consacre une exposition à Turner et ses maîtres.
Un peu chère l'entrée (12,50 Pounds, tout de même).
Mais çà les vaut bien, les peintures de l'animal sont à tomber par terre, son jeu de lumière, ce jeu de précision et de flou, ce "je-ne-sais-quoi", ce truc de l'ordre du sacré presque, cette générosité....

Bon, ce peintre est incroyablement fort, et moderne pour son époque.

http://www.tate.org.uk/


On prend un coup de métro, où il est recommandé de ne pas courir sur des plasmas -un petit côté Brazil, toujours, Londres, quand même...
Et puis on enchaîne au pas de course par

HA...
HA...
HARROD's!

La légende veut qu'on peut TOUT y acheter -un tigre dans les années 70, une lune de miel en hélico...
Peut-être même des organes d'enfants, qui sait.
Evidement, mon rayon préféré, c'est celui de la bouffe!
On se dit qu'ici, seuls Halloween et Xmas existent.
La crise?
Une légende urbaine.





Les parfums de pizza et de bonbon se mélangent à l'écoeurement, l'impression d'être Charlie dans la chocolaterie de Willy Wonka, qui aurait fusionné avec du fromage fondu.


Cet endroit est un peu comme Disneyland. Au bout d'un moment, à force d'entendre"It's a small worl" en boucle, comme une envie d'étrangler un nounours...

Maman, ici en flagrant délit d'achat d'un sac Mulberry, de toute beauté -équivalent d'un loyer presque, mais franchement, à un moment, ce genre d'achat, c'est un investissement sur l'avenir, qui se transmettra de génération en génération. Pour le reste, il y a Mastercard. Et comme dit Bernard tapie, pour devenir riche, endettez-vous -c'est un concept qu'on a très bien intégré dans ma famille.


Une petite spéciale cacedédi à Di et Dodi, qui bénéficient d'un petit mausolée à leur effigie dans le sous-sol du magasin -qui appartient à la famille en deuil du dernier.
Perso, quand je meurs, je veux bien qu'on me fasse un mausolée au Lafayette Gourmet. Ou même chez Picard, je suis pas exigeante.

Alors çà, c'est improbable. Un sytème pour que ton caddie rempli descende les marches du magasin, de façon à le remplir toujours plus. Pff. Donc la consommation n'a pas de limites, on vit à crédit, on remplit, on remplit, par peur du vide, parce qu'on a bien écouté la pub à la télé qui nous a dit que nos vies étaient vides, qu'on était pas assez biens, mais qu'en dépensant correctement notre argent, on pouvait peut-être être un peu moins nuls.
Désolée.
Ma conscience moraliste se réveille. Ces marchés sont très divertissants, mais il y a un malaise.
Trop de trop de trop de tout.
Et cette question qui ma taraude.
A-t-on vraiment besoin de tout çà?


Et puis, on passe à Top Shop et j'oublie mes états d'âmes puisque je trouve tout un tas de collants multicolores, dont j'ai besoin, j'en suis sûre. Je fais donc fonctionner ma CB, c'est pas grave, la police des cartes bleues viendra me chercher à la gare du nord à mon retour, c'est pas graaaaaave, il me les faaaaaaaut!
Ce que c'est con, un humain.

LE LENDEMAIN MATIIIIIIIIIIIIN.......


Réveil aux aurores -décalage horaire plus passage à l'heure d'hiver, du coup je crois que je me suis levée tres tot, mais j'ignore a quelle heure, puisque je n'ai toujours pas compris comment les changements d'horaires fonctionnaient...
Bref, je pars en expédition dans mon ancien quartier -j'ai eu le privilège d'y vivre près de 6 mois- l'East End.
Tout ce que dit Dickens et toutes les histoires de Jack l'Eventreur, cumulés aux frasques de Pete Doherty. Tout est brut de brut; authentique, salement vrai, ici, c'est ce qui confère au lieu une sorte de drôle de charme. Un petit passage devant le "Golden Heart", pub dont la tenancière mythique et gouailleuse est le lieu de rencontre du gottha de la scène de l'art contemporain (Gilbert & Gorges, Banksy...)

L'intérêt de ce quartier, ce sont ses marchés du dimanche, et pour la première fois de ma vie, JE SUIS PRETE AVANT LES MARAICHERS!
Photo à l'appui ci-dessus de ce moment de science fiction.
Un dimanche matin à une heure indeterminee...

Direction Brick Lane pour un Hot Salt Beef Sandwich et un café, pour un total de 3,90 Pounds, et un moment Nutella salé, évidement.






Puis le marché aux fleurs de Colubus Road...



(Où l'on peut aussi accessoirement déguster aussi des huîtres et du vin blanc sur le pouce...)



Et admirer de magnifiques babioles d'une utilité certaine.

Pour le sous-titre, cette partie du quartier est victime des gangs. Au moins 3 gosses de 16 ans et moins y sont morts lorsque j'y vivais ne 2007, victimes des règlements de comptes.
je ne suis pas sûre que la situation se soit arrangée.
C'est bizarre comme on peut côtoyer la violence sans même vraiment la sentir.
Cette froideur.
Ca me fait penser à "Guns of Brixton" de Nouvelle Vague.

Un peu d'art de rue, de retour sur la Brick Lane, en direction de mon métro de Liverpool Street, qui me ramènera vers Shepherd's Bush où Magali, Maman et mes valises m'attendent, avec 3/4 d'heure d'avance, TOCs familiaux oblige, et ce changement d'heure...

Une petit question philosophique pour finir.
On parle de décalage horaire, mais où va le temps entre les pays?
Et le temps d'hiver, celui d'été, où vont les putains d'heures, si l'on part du principe que brien ne se perd, tout se transforme?
Où va le temps?
L'ai-je pris ce matin aux maraîchers?

Je me suis acheté cette énorme montre de chapelier fou à 5 Pounds, mais je n'ai pas la réponse.
Où va le temps qui passe?